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Ma bouquinerie
14 juillet 2010

Tess d'Urberville

Tess_d_UrbervilleL'auteur: Thomas Hardy (1840-1926) est un poète et romancier britannique. Il déteste la société de classe londonnienne et se considère avant tout comme poète.

Le livre: Tess Durbeyfileld n'a vraiment pas eu de chance. Cette brave fille de ferme se révèle être de la branche de la grande famille D'Urberville, une noble lignée éteinte. La pauvreté de sa famille la pousse à aller demander de l'aide à une vieille madame D'Urberville qui serait sa parente. Là, elle est abordée par Alec D'Urberville, le fils de cette dame, qui n'hésite pas à profiter d'un endormissement pour obtenir ses faveurs. Il en résultera un enfant, qui ne survit que quelques semaines, mais Tess porte avec elle la honte, la souillure. Elle décide donc de quitter sa famille et de devenir laitière dans une région où sa réputation ne la précède pas. C'est là qu'elle rencontre Angel Care, le fils du pasteur, qui ne la laisse pas indifférente.

Commençons par le positif. Cette histoire se lit facilement: il s'y passe toujours quelque chose, et l'univers des filles de ferme, puis de la laiterie, est tout à fait charmant et pittoresque. C'est en effet l'écriture et l'ambiance générale du livre qui est délicieuse. Le personnage de Tess, bien construit et cohérent, en arrive à être touchant par moment. Mais par moment seulement, car la plupart du temps, elle m'a simplement horripilé. Le roman place la vertu et la souillure de Tess au dessus de tout. Une morale bien-pensante, puritaine, écrasante, pèse sur le roman de bout en bout. Tout le monde s'y met, que ce soit Tess elle-même, son entourage, ou le narrateur, qui n'hésite pas à démolir le suspens en annonçant dès le début que c'est pour son plus grand malheur que Tess va mettre les pieds chez les D'Urberville. Quant au mari, il est juste insupportable: elle refuse de l'épouser "par dignité" mais il n'y comprends rien, est tout content quand elle accepte enfin, refuse qu'elle lui raconte son passé avant le mariage, lui avoue des aventures passées pendant la nuit de noce et se sauve d'horreur quand elle lui avoue son histoire à elle en lui reprochant de ne lui en avoir rien dit avant! Bref, j'espère vraiment que tout le roman est à prendre au second degré, parce que tant d'abnégation féminine et de moralité puritaine, ça a de quoi me donner des nausées. Non pas de la part des réalités décrites, mais de la part de l'héroïne, qui accepte ce sort et se déteste elle-même d'avoir été abusée et abandonnée. Je désespérai de la voir se révolter un peu!
Une bonne plongée dans les mœurs corsetées de l'Angleterre classique. Mais on est loin de Dickens ou même d'une sœur Brontë pour moi.
Ce livre était une lecture commune avec Ellcrys, qui est bien plus enthousiaste que moi puisqu'elle vous l'ordonne: "N'hésitez plus, lisez-le!". MeL l'a lu aussi récemment, et a apprécié, tout comme moi, le "rebondissement final". A vous de découvrir!

Titre original: Tess of the d'Urberville (traduit de l'anglais)

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Commentaires
M
Je l'ai lu récemment (j'aurais dû me joindre à votre LC, mais je ne l'avais pas vue), et j'ai bien aimé, disons que j'ai un avis intermédiaire entre Ellcrys, qui a adoré l'héroïne, et toi, qui a eu du mal à la supporter ; enfin moi aussi j'aurais bien aimé qu'elle se rebelle un peu, sa soumission aux hommes m'a parfois un peu exaspérée. Une bonne lecture pour moi tout de même :)
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N
A défaut de l'avoir lu pour juillet, je le lirai pour la fin des vacances ! Un peu de morale puritaine entre deux polars dégoulinants d'hémoglobine, ça ne me fera pas de mal !
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Z
Un peu daté donc... Je vais éviter, j'ai déjà des envies de meurtres en ce moment en lisant Tolstoi et ses petite remarques misogynes ;-) Je ne suis pas une grande féministe mais je n'aurais certainement pas survécu à cette époque.
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A
je vais commencer par me tourner vers Dickens ;)
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L
D'après la brève descripyion que tu donnes de l'auteur, je jurerai qu'il a du rire comme un bossu en écrivant ce livre qui n edoit être qu'une belle satire d'une société qu'il déteste.<br /> Alors, oui, je vote pour le second degré! Et un soda glacé si c'est possible...
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