Sinner - Lyn Amelia Lewis

En une seule journée, Colleen a perdu son emploi et sa maison. Oui, c'est une sale journée. Lorsqu'elle passe devant le Sinner, une affiche attire son attention: le bar propose un concours de danse. Ou plutôt: un concours d'effeuillage. Le premier prix est une très jolie somme. Elle est accueillie par Ace, le patron des lieux. Et très vite, elle comprend qu'il est loin d'être un saint. L'attirance entre eux est immédiate et irrépressible. Pourtant, Ace souffle le chaud et le froid car, il le sait, il n'est pas quelqu'un de bien. 

Un immense merci à l'autrice, Lyn Amelia Lewis, pour sa confiance et ce service presse. 

Ce très court roman de New Romance respecte toutes les promesses du genre. D'abord, on plonge directement dans un univers sulfureux: un bar à strip-tease où l'on comprend très vite que l'effeuillage des filles sur scène n'est pas la seule activité et qu'en arrière-salle se passent des business autrement moins recommandables. Les ingrédients ne sont pas révolutionnaires, mais ils sont cohérents: au Sinner, on est clairement dans un repaire de sales types. Quand au couple, ils respectent eux aussi le contrat: chacun traine un passé dont ils veulent se défaire et leur rencontre, aussi improbable que sensuelle, va les aider à dépasser leurs traumas. Encore faudra-t-il que Ace trouve comment conjuguer ses lucratives activités des bas-fonds et l'innocence de Colleen qui ne sait pas encore vraiment où elle a mis les pieds. On aura droit donc à leurs chapitres alternés, donnant la parole tantôt à l'un, tantôt à l'autre, afin que le lecteur se demande combien d'obstacles, de séparations et de parties de jambes en l'air (oui, c'est dans le contrat, ne faites pas semblant!!!) il va falloir pour qu'ils tombent enfin fou amoureux l'un de l'autre pour toujours.
Concernant les personnages, ce Ace, je l'ai bien aimé. Je l'ai trouvé parfois un peu cliché quand même: patron de bar bad boy, truand à ses heures mais conscient d'être une très mauvaise fréquentation et qui se flagelle lui-même de ne pas être capable d'en protéger la fille dont il tombe amoureux... Bon, ce ne sera pas le premier gros dur au coeur d'artichaud qui ne cherche que la rédemption par l'amour comme si derrière chaque pourri se cache en fait un enfant à consoler. Heureusement, il a droit à de vraies scènes de salopard et ne s'en défend pas: il n'hésite pas à tripoter Colleen dans la voiture avant de la laisser en plan sans aucune explication, ou à tabasser un type qui n'a pas été réglo dans les affaires. Colleen, par contre, je n'ai pas trop adhéré. J'ai eu l'impression que, pour une fille élevée en éducation catholique, elle change très facilement de voie, et j'aurais bien aimé plus de détails sur ses hésitations, ses craintes, ses doutes. 
Ce qui nous amène au principal défaut de ce livre d'après moi: il est trop court. Bien des sujets mériteraient des approfondissements: le passé et la petite révolution interne de Colleen, le quotidien de Ace au bar, les scènes de danses,... je suis parfois restée dubitative parce qu'il me semblait qu'il me manquait des éléments. De plus, le roman se passe sur plusieurs mois, avec des ellipses très longues, alors que j'ai l'impression que tout est traité très (trop) vite. Je suis une lectrice avide d'immersion, il me faut des détails! Et des détails, le style de l'autrice ne s'en embarrasse pas. Certains aimeront cette plume directe et sans fioritures, moi elle m'a un peu trop souvent laissée sur ma faim. Heureusement j'ai adoré la scène d'affrontement finale. Car si Ace m'a surtout plu lors de ses scènes de sale type, j'ai été largement plus convaincue par le véritable méchant de l'histoire qui mériterait presque une ligne narrative à lui tout seul tant son arc est la grosse réussite du livre.

La note de Mélu:

Si vous aussi, vous voulez pousser la porte du Sinner, rendez-vous le 18 septembre 2023 !

Un mot sur l'autrice: Lyn Amelia Lewis est une autrice française qui a déjà signé plusieurs séries de romance fantastique et d'urban fantasy, comme Passeuse d'Ames.