Le Mariage de Figaro

7 décembre 2009

J’amène ce billet pour parler d’une représentation théâtrale que j’ai eu la chance de voir il y a quelques mois, et qui mérite de figurer sur ce blog.

L’auteur: Pierre-Augustin Charon de Beaumarchais (1732-1799) a exercé différentes fonction, de journaliste à marchand d’armes. Ce révolutionnaire engagé a vu plusieurs de ses œuvres censurées, fut entre autres accusé d’avoir assassiné son épouse et échappa de peu à la guillotine.

Le livre: le valet Figaro est sur le point d’épouser Suzanne, la camériste de la comtesse Almaviva. Mais celle-ci est inquiète devant les avances du comte, qui a pour projet de rétablir le droit de cuissage afin de satisfaire tranquillement ses désirs. Figaro devra donc mettre toute son ingéniosité pour déjouer les projets du comte pour assurer son mariage.

L”histoire est à la fois très simple et extrêmement complexe. Vont s’enchaîner les quiproquos, les situations compromettantes, les entrées impromptues et les sorties précipitées. C’est la gaité qui domine dans cette pièce, mais aussi les idées révolutionnaires de Beaumarchais, qui met dans la bouche de son valet les plus virulents reproches sur les aristocrates, eux qui se sont simplement “donnés la peine de naître”.

La représentation: la compagnie des Tréteaux de la Pleine Lune propose den 2005 une mise en scène excellente de cette pièce. Dès le début de la représentation, les musiciens sont présents sur scène, et ne la quitteront plus puisqu’ils assurent la musique du mariage ainsi que les entractes. Le comte et la comtesse, outrageusement maquillés et pourvus de perruques extravagantes, représentent bien la superficialité de leur siècle et semblent deux automates sans âme véritable. C’est l’érotisme sous-jacent de cette pièce qui a été mis en avant ici: en vrac, Chérubin, toujours légèrement vêtu, se déshabille à la première occasion, le comte n’hésite pas à culbuter la comtesse (déguisée en Suzanne) sur le banc dans le parc. C’est un vrai spectacle, à tous moments, pour tous les âges, on rit à gorge déployée, c’est coloré, pétillant et sans trahir l’esprit des Lumières. Un grand bravo!