Dis-lui

23 février 2011

L'auteur: Rémi Stefani est l'auteur de ce livre au concept sympathique. Mais il faut aussi citer Chloé Stefani, qui prête sa voix à l'héroïne.
Le livre: Albertine décide de partir chez un ami de son père pour changer d'air. Elle va y travailler quelques mois car Steel, l'ami en question, tient un restaurant au bord de la mer. L'homme ne lui inspire pas confiance mais au moins, Albertine a enfin la tranquillité qu'elle recherchait: loin de tout, à l'embouchure d'un fleuve, au bord d'une mer sauvage où le temps reste gris, elle peut enfin réfléchir seule avec sa guitare. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Carmen, la serveuse du restaurant voisin, et Dan, un jeune employé à l'entretien du fleuve.
J'ai été intriguée par le concept de ce roman. Fourni avec un CD des chansons de l'héroïne, il nous invite à les écouter au fil de l'histoire puisqu'un intercalaire de papier de soie nous en donne les paroles le long du roman en rythmant l'histoire d'Albertine. Mais commençons par l'histoire, puisque le début m'a vite séduite: simple, fragile, sensible et évanescent, le personnage d'Albertine m'a tout doucement emmenée avec elle et dans son amour naissant avec ce coin du bout du monde. Loin d'une plage de sable blanc de nos vacances, ici la plage est sauvage, vide, froide, il y pleut, la mer ne nous accueille pas en scintillant mais est une frontière du bout du monde, sublime au sens étymologique: à la fois terrifiante et magnifique. Cela m'a rappelé mes propres coins de paradis atypique, loin de l'ile paradisiaque, dans une nature brute. Cela m'a parlé. C'est ce lieu, à peu près aussi accueillant que Steel, le patron louche, qui devient le théâtre d'amitiés solides et de passions amoureuses réparatrices. Même si elle semble simple, l'histoire ne manque pas de poignant, et l'on vibre volontiers avec Albertine. Néanmoins, j'ai été déçue par la deuxième partie: j'ai tellement apprécié la langueur et la poésie du début que toute la fin m'a paru trop rapide, trop vite esquissé, pas à la hauteur du reste, presque bâclée.
Quant aux chansons, j'ai le regret de dire que Chloé Stefani n'est pas mon type de voix, et que je n'ai pas toujours trouvé les paroles convaincantes. Néanmoins, leur fragilité et leur simplicité accompagnent à merveille le roman, et certaines chansons ont réussi à me toucher, ma préférée étant Un Fleuve à la Mer que j'ai gardé sur mon MP3 et que j'aime à réécouter régulièrement. Je me suis réconciliée avec les chansons en voyant les clips qui m'ont replongé dans cette ambiance de plage déserte parce que trop froide, souillée d'algues et balayée par le vent, où la mer devient grise sous le ciel nuageux. Je vous renvoie donc en avant-gout de lecture aux deux clips tournés: Les Tourbillons et Au Fil du Temps.