Dimanche au musée n°24: Frida Khalo
Ce dimanche, direction le Mexique pour une artiste que vous connaissez certainement: Frida Khalo (1907-1954) voit le destin s'acharner sur sa santé. Atteinte de poliomyélite à dix ans, elle est grièvement blessée dans un accident de bus à dix-huit ans: abdomen transpercé, fractures multiples de la jambe, des côtes, du bassin, de la colonne vertébrale. Comme elle reste longtemps alitée, ses parents installent un miroir au-dessus de son lit. Débute alors une longue série d'autoportraits qu'elle continuera toute sa vie, dont celui-ci, intitulé La Colonne brisée:
La signification biographique de ce tableau est assez claire: Frida et sa colonne vertébrale brisée lors de son accident et dont les blessures ne guériront jamais complètement. C'est une Frida vulnérable qui est représentée ici, nue, accrochée au drap de son lit, les cheveux dénoués, mais enrubannée de sangles qui rappellent les corsets rigide qu'elle devait porter pour soutenir son corps infirme. Ce tableau crie de douleur: non contente d'être torturée de l'intérieur, Frida est criblée de clous, montrant une douleur omniprésente à chaque centimètre de son corps, jusqu'aux larmes qui coulent d'un visage étonnamment calme. Mais si l'on regarde plus attentivement, ce tableau est criblée de référence aux canons de la peinture : un nu harmonieux, un drapé sur le bas du corps, même la colonne est un bel exemple de l'esthétique antique et classique. Car ce corps brisé et douloureux, pour Frida, c'est son inspiration. Se peindre, c'est son exutoire. Sa thérapie: faire de son corps mutilé une oeuvre d'art, peint comme les nus les plus canoniques. Et y rajouter son cri.
Alors? Emus par Frida?