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Ma bouquinerie
26 septembre 2010

Dimanche au musée n°17: Velasquez

Cette semaine, découvrons un peintre du siècle d'or espagnol : Diego Velasquez (1599-1660) est connu pour ses nombreux tableaux représentant la famille royale espagnole. Intéressons-nous plus particulièrement à l'un des plus célèbres: Les Ménines (Las Meninas) (cliquez pour agrandir):

velasquez_les_m_nines

Le mot meninas en Espagne désigne "les demoiselles d'honneur". Faisons donc les présentations: au centre, la reine de la scène, la petite infante Marguerite, fille du roi et de la reine d'Espagne. A sa gauche et à sa droite, reconnaissables à leurs jolies coiffures et leur attitude respectueuses, les fameuses ménines, demoiselles d'honneur de la reine. Sur la droite, deux nains: une de particularités de la cour d'Espagne était de compter un certain nombre de nains qui disposaient de certains pouvoirs. Derrière eux, on distingue la chaperonne des dames d'honneur et un garde du corps. Tout au fond, dans l'encadrement de la porte, un maréchal de la reine. Et à  gauche, pinceau à la main, Velasquez lui-même. Car comme en témoigne la toile de dos que nous ne voyons pas, l'artiste est en plein travail. Que peint-il? Mystère. Et ce mystère est à l'origine de la célébrité de cette toile. En effet, la perspective exceptionnelle de ce tableau lui donne de multiples interprétations. En arrière-plan, on distingue dans un cadre une représentation du roi et de la reine d'Espagne. Mais au milieu de toutes les toiles, ce cadre détonne. D'où une première piste: ce n'est pas une toile, mais un miroir. Aussitôt tout s'éclaire: ce que peint Velasquez, c'est le portrait du roi et de la reine, sous le regard attentif de leur fille mais aussi de la naine sur la droite. Oui mais... ce reflet dans le miroir est plus qu'improbable, car les deux personnages y apparaissent très bien, d'autant plus qu'il y a du monde devant! De plus, la luminosité du miroir est assez surprenante si l'on considère la manière dont l'infante, star du tableau, est éclairée. Alors qui se trouve en face du peintre? Et bien nous! Nous observateur de cette scène, sommes en réalité observés, scrutés par ces personnages dont tous les regards convergent vers nous, et nous voilà comme happé dans cette pièce dont le mur prolonge l'angle de la toile et dont l'horizon se perd par la porte ouverte. A l'origine spectateur d'un tableau, nous devenons nous-même inclus dans cette scène et objet d'un tableau en train de se peindre, par un surprenant et efficace dispositif optique. Génial, non?

Alors? Convaincus?

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Commentaires
L
VU au Prado, la semaine dernière (si on oublie la foule de touristes amassés devant, génial !)
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A
totalement convaincue ! et ce tableau est magnifique !
Répondre
Ma bouquinerie
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