Le Montespan - Jean Teulé

L’auteur: Jean Teulé (né en 1953) est un romancier célèbre pour plusieurs best-sellers dont Le Magasin des suicides. Il a d’abord travaillé à la télévision, sur Canal + (quel réservoir de culture, cette chaîne, quand même!) et écrit également des scénarii pour le cinéma.

Le livre: Tout le monde connaît Françoise-Athénaïs de Montespan, la favorite de Louis XIV qui portera ses enfants et se fera remarquer dans l’affaire des poisons. Mais ce qu’on sait moins, c’est qu’avant d’entrer à la cour grâce à son inégalable beauté, elle est l’épouse d’un petit marquis sans le sou, fou amoureux d’elle, et avec qui elle mène un heureux ménage, quoique pauvre, entourée de leur deux enfants. Une aubaine pour le couple lorsque Athénaïs est remarquée par le roi et devient dame d’honneur de la reine. Avoir sa femme dans le lit du roi est un privilège et un grand honneur, mais Louis-Henri de Montespan ne l’entend pas de cette oreille: refusant les présents que lui fait le roi pour l’amadouer, il affuble son carrosse de ramure de cerf, parade ainsi dans la ville et tente les pires folies pour récupérer sa femme.

Gentillet. L’idée qui me vient est “tout ça pour ça”. Plein de promesse, ce roman ne les tient pourtant pas toute. La valeur documentaire et historique est indéniable, et c’est particulièrement intéressant que de voir défiler l’histoire de France par les yeux de celui qui ne devait pas y être mêlé (le procédé est aussi utilisé pour l’histoire romaine dans la bande-dessinée Murena et j’y avais déjà été sensible). Mais par contre, je suis déçue par la qualité littéraire de ce texte: les personnages sont grossièrement dépeints et la langue très moyenne, voire gratuitement vulgaire. On dirait que l’auteur n’a voulu montrer du XVIIème siècle que des catins et des ordures. Soit, Athénaïs de Montespan avait tout d’une vénale courtisane, mais de là à étendre cette impression sur tout, c’est trop pour moi. Même avant le départ d’Athénaïs, les rapports entre Montespan et sa femme semblent réduit à faire l’amour n’importe où et n’importe quand, ce qui m’a donné la désagréable impression qu’il cherche à la récupérer moins par amour que parce qu’il est en manque. Sans tomber dans la pruderie ou la fleur bleue attitude, j’attendais un peu plus d’un homme qui attend le retour de sa femme pendant plus de vingt ans. La seule chose qui m’a réellement touchée est la lente disparition de tous les proches de Louis-Henri, tout particulièrement de sa fille, l’indigne abandon de ses enfants par Mme de Maintenon, et le caractère détestable du fils du couple.

Une lecture divertissante, vite menée, mais pas un chef d’oeuvre. Et comme c’est un livre que visiblement tout le monde a déjà lu, je vous laisse comparer: Anneso a été très emballée, Lili Galipette a aimé ce livre “qui ne manque pas de piquant”, ce fut un régal pour Lililba. Neph a été séduite par le personnage. Latite a par contre été très déçue. Comme dirait l’autre, à vous de juger!

Comments

[Mélusine]

Je suis assez d'accord avec toi. L'histoire est vraiment prometteuse mais le style ne suit pas.

[Ellcrys]

Je n'avais pas du tout aimé. L'écriture de l'auteur m'avais plutôt déçu... pourtant, j'aime les romans historiques... mais là, non ça ne passait pas.

[Mélusine]

Lis d'abord ceux que tu as, peut-être que ça t'éclairera sur ce qu'on peut aimer ou reprocher à celui-ci. Mais en effet, je trouve aussi que ce livre est un champion de la division!

[Mélusine]

C'est surprenant comme ce livre peut diviser les opinions. Moi aussi je m'attendais à autre chose. Il souffre peut-être d'une mauvaise quatrième de couverture, tout simplement, je m'attendais à quelque chose du genre de Dumas.

[Mélusine]

Moi, la langue salace m'a agacée parce que je n'en voyais pas toujours l'intérêt. Ceci dit, je suis d'accord avec toi: le livre ne larmoie pas sur les infortunes du mari délaissé, et ses gasconnades donnent beaucoup de rythme au livre. Mais c'est resté trop superficiel pour moi.