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Ma bouquinerie
19 avril 2013

Le livre sans nom

le livre sans nomA Santa Mondega, il y a un bar, le Tapioca. Une clientèle d’habitués uniquement, on n’aime pas vraiment les étrangers. Une clientèle pas très fréquentable d’ailleurs. Il faut dire que Santa Mondega est considérée comme la ville la plus dangereuse du monde. Sanchez, le patron, est plutôt inquiet lorsqu’il voit entrer une silhouette encapuchonnée. Le nouveau venu est accueilli froidement. Il demande un bourbon. Et massacre toute la clientèle du bar. Seul Sanchez peut encore raconter ce qui s’est passé. Autant dire que le Bourbon Kid a de quoi devenir une petite légende. C’est plutôt gênant, car de nombreuses rumeurs disent qu’il est de retour et qu’il sème les cadavres derrière lui. Des cadavres bien déchiquetés d’ailleurs, comme le constatent Jensen et Somers, les deux policiers chargés de l’enquête. Si Jensen est spécialisé dans les bizarreries, Somers vous une obsession au Bourbon Kid et sait tout de ses victimes. Leur seul point commun semble être d’avoir emprunté à la bibliothèque et lu un livre. Un livre sans nom. Et sans auteur. Que cherche exactement le Bourbon Kid? Visiblement, il n’est pas le seul: toutes sortes de personnages étranges semblent converger vers le Tapioca. Peto et Kyle, deux jeunes moines d’Hubal, sorti de leur univers de pureté et de paix et envoyés dans ce temple du vice. El Santino, le mafieux le plus craint de la ville, et tous les pourris qui gravitent autour de lui dans l’espoir d’être dans ses bonnes grâces. Ou encore Jessica, une jeune femme qui ignore jusqu’à son propre nom, unique survivante du massacre qui a eu lieu à la précédente venue du Bourbon Kid en ville…

Séduite par le beau travail éditorial autour de ce roman (et oui, je suis faible), j’ai profité de le trouver d’occasion à un prix imbattable pour le caser dans ma PàL. Et alors? Alors je me suis bien amusée. La quatrième de couverture faisait référence à Tarantino et en effet, on est exactement dans cet esprit-là. Ou qu’on regarde, on voit entrer dans le bar un pourri plus pourri et plus désabusé que le précédent, aux plus gros muscles ou au look plus improbable. La démesure n’effraie pas notre auteur anonyme et c’est exactement ce qu’on aime dans ce genre de roman: qu’il en fasse des tonnes. De mêmes on n’arrête pas de tuer, d’assassiner, de trucider. Avec une cruauté et une précision qui pourrait presque passer pour de l’art. Les personnages semblent d’ailleurs sortis de série B puisqu’on croisera, entre autres montagnes de muscle, un flic spécialisé dans le paranormal, une voyante qui ne voit rien du tout et des moines prônant la paix mais experts en arts martiaux. Tout va bien, quoi.
Mais là où c’est très fort, c’est que dans cet univers complètement taré qui relève autant du western que du thriller, autant du film noir fantastique que de la parodie gore, c’est qu’il y a une véritable intrigue qui tient la route et qu’on se prend complètement au jeu de savoir où est passée cette fichue pierre précieuse après laquelle ils courent tous et ce qu’il y a d’écrit dans ce fichu livre pour lequel ils se font tous éviscérer, et quel est le lien entre les deux. On reconstitue les propriétaires successifs de la pierre, qui s’est fait passer pour qui, et qui peut bien l’avoir maintenant. On suit les deux policiers qui essayent de deviner qui parmi tous ces truands peut bien être le mystérieux Bourbon Kid.
Seul point négatif à mon sens: le roman prend un tour fantastique un peu grossier qui n’apporte pas grand-chose à l’histoire et aurait mérité, pour le coup, plus de subtilité ou plus de doigté. Là, il donne l’impression de retomber dans quelque chose de convenu alors que tout le reste s’attache à en faire quelque chose hors norme.

La note de Mélu:

Note 4

Un roman déjanté!

challenge petit bac

catégorie “objet”

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