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Ma bouquinerie
17 avril 2011

Dimanche au musée n°45: Caspar Friedrich

Cette semaine, un tableau très connu dont j'avais envie de parler depuis longtemps. Il est signé Caspar David Frierich (1774-1840), un peintre allemand. Voici le Voyageur contemplant une mer de nuages.

caspar_friedrich_voyageur_contemplant_une_mer_de_nuage_kunsthalle_hambourg_1818

Un homme, de dos, sur un rocher. Du voyageur, il a l'habit, la canne. Devant lui, une mer de nuage, parfois percée de pics rocheux. Cet homme est visiblement sur une falaise. Au loin, un horizon embrumé, avec une lumière diffuse, comme si le soleil se levait, ou se couchait. Le personnage sur ce tableau m'a toujours fasciné. Un pied en avant dans une attitude conquérante, surplombant les nuages comme sur un piédestale, il semble dominant, supérieur, contemplant le monde d'en haut. Mais cette mer de nuage et ces rochers escarpés donne aussi une impression de désolation. Les nuages ressemblent à une écume d'une véritable mer dont les vagues déchaînées viennent s'écraser sur les rochers. Peu accueillante voire hostile, cette nature renforce l'impression d'une grande solitude. Seul au monde, voici ce qu'évoque ce tableau. Entre mélancolie et domination, déchaînement intérieur métaphorique et immobilisme du paysage, ce tableau multiplie les impressions contradictoires et c'est en cela qu'il me fascine. Le paysage vers lequel je me penche avec le personnage, cette vue unique qu'on ne peut apercevoir que depuis un pic rocher au milieu de nulle part, est pour moi l'idée même de sublime: à la fois splendide et terrifiant.

Qu'en pensez-vous?

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Commentaires
B
j'aime bien cette façon d'isoler d'une exposition un tableau en particulier et de laisser parler son ressenti Ce tableau semble être un bon exemple du romantisme allemand Impression de chaos, de puissance dominée aussi, de nature déchainée, de solitude
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L
Je reposte en français correct ! (Si tu peux supprimer l'immondice, stp ! )<br /> <br /> Et je me suis toujours intérrogée sur la performance liée à la situation du bonhomme. Au 19°, la mode est au "Grand Tour" (merci M. Charles !), les jeunes gens voyagent et considèrent la montagne à la fois comme un objet terrible, mais aussi comme un lieu de l'élévation du corps et de l'âme. Pour arriver sur son piton rocheux, il a dû marcher ce jeune homme, d'où une certaine idée de puissance. Et le spectateur n'en paraît que plus indiscret parce qu'il a dû lui aussi se farcir le chemin pour assister à la scène. Non ?
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L
Mes commentaires sont bourrés de fautes !!! Shame on me !
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L
Le fait qu'il soit de dos renforce la solitude. Le peintre nous dit qu'on est toujours seul face à notre solitude et qu'on est toujours un intrus quand on cherche à tirer quelqu'un de cette solitude, choisie ou non.
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