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Ma bouquinerie
25 mars 2012

Dimanche au musée n°94: Herbert James Draper

Cette semaine, un peintre anglais, Herbert James Draper (1863-1920) nous raconte une belle histoire d’amour de la mythologie bretonne: celle de Lancelot et Guenièvre:

Draper_LancelotandGuinevere

Est-ce bien utile de les présenter? Guenièvre est la reine de Bretagne, épouse du légendaire roi Arthur. Parmi les chevaliers que son époux a rassemblé autour de sa table ronde, un certain Lancelot. On le sait, ces deux-là finiront amants. Mais observons la scène. C’est visiblement jour de fête, jour de tournoi, et l’on aperçoit au loin les tentes et les drapeaux des combattants. La reine est sur une sorte de balcon, surchargé de fleur, entourée de nombre de dames toutes plus parées les unes que les autres, en témoignent les lourdes coiffures et les riches étoffes qui semblent bien lourdes. Une de ces dames est d’ailleurs en train de coiffer la reine de l’attribut suprême, sa couronne. Et là, passe à ses pieds, devant sa tribune, un chevalier tout en armure, au cheval lui aussi paré, qui lève les yeux vers elle. Inutile de tergiverser: on nous a représenté une œillade amoureuse, peut-être même le coup de foudre! Et il faut vouer que tout y est: l’un comme l’autre des amants sont dans leur plus beaux atours, à leur avantage à tous les niveaux. Le tableau rendu bucolique par cette débauche florale devient idyllique par ses couleurs chaudes et douces, sa luminosité dorée. Mais ce qui m’a surtout attiré l’œil, c’est la situation glorieuse et toute-puissante dans laquelle se trouve Guenièvre: elle est en plein centre du tableau et, debout, elle domine de toute sa hauteur tous les autres personnages, la couronne venant le souligner. Lancelot, quant à lui, est relégué au coin du tableau, et on ne l’aperçoit même pas en entier. Il est au mieux négligeable, au pire importun. Dans tous les cas, il n’est rien comparé à cette superbe reine, et c’est uniquement par le regard qu’elle lui lance, qui suit la diagonale du tableau, qu’elle l’autorise à faire son entrée en levant les yeux sur elle. Et oui, c’est cela, la fin’amor médiévale: la belle dame est toute puissante sur son amoureux, c’est elle qui décide. Le lien visuel a donc toute son importance, notamment dans le cadre d’une relation clandestine… Et si vous n’êtes pas avares de symboles, vous pourrez vous en donner à coeur joie pour interpréter cette lance verticale que Lancelot dresse devant les yeux de la reine…

Qu’en pensez-vous?

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Commentaires
L
Beaucoup trop bucolique pour moi !!
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