Dimanche au musée n°55: Sandro Botticelli

Cette semaine, un peu de classique, pour ne pas dire d'ultra-classique: Sandro Botticelli (1444-1510) est un peintre italien connu pour sa Naissance de Vénus. Trop commun: j'ai choisi une autre de ses oeuvres, que je préfère: Mars et Vénus.

Commençons par le fond: dans la mythologie romaine, Vénus, déesse de l'amour, est mariée à à Héphaïstos. Mais elle n'est pas un modèle de fidélité et parmi ses amants, il y a Mars, dieu de la guerre. Ce tableau est donc l'illustration d'un adultère commis par une déesse qui a préféré le beau Mars à son laid époux. On comprend donc mieux pourquoi le format choisi, très large et peu haut, rappelle curieusement la position allongée et donne toute sa place aux corps alanguis. Bienvenue dans la luxure. Décontracté, Mars a laissé ses lances et armures aux mains des petite faunes joueurs et s'est endormi. Inoffensif, désarmé, il est clairement dans son rôle d'amant (son corps est d'ailleurs largement exposé) et non dans son rôle guerrier. Quant à Vénus, elle est éveillée et surveille. L'opposition et la symétrie entre les deux silhouette pousse à la comparaison: Mars n'a pas le beau rôle, alors que Vénus, fière et sereine, semble dominer clairement la situation. Rôle ambigu que cette déesse, certes femme trompeuse mais femme victorieuse. De plus, si Mars est représenté à l'antique, c'est-à-dire nu, ce qui augmente sa vulnéravilité, Vénus porte, elle, des habits et une coiffure qui ne dépareilleraient pas au XVème siècle contemporain du peintre. En d'autre termes, ce tableau celèbre un plaisir amoureux intemporel sur lequel la dame règne en maîtresse absolue.

Qu'en pensez-vous?

Comments

[Lili Galipette]

J'en pense que Vénus est une sacré coquine et que le peintre a eu un sacré toupet de peindre l'adultère en long, en large et en travers !
Oui, je sais, les sujets antiques permettaient de montrer des corps et des situations ambiguës sous couvert d'allégorie...
Et sinon, GIRL POWER !