L'auteur: Paul Melko (né en 1968) est un écrivain américain très prolifique qui a publié de nombreuses nouvelles dans des magazines.

Le livre: John Rayburn a du mal à en croire ses yeux. Devant lui se tient un garçon qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, un autre lui-même. Il prétend être lui, venir d'un monde parallèle, à l'aide d'un appareil étrange qui lui permet de bondir d'un univers à un autre. Il lui propose d'ailleurs d'essayer à son tour. John hésite, puis finit par se laisser convaincre: le voici qui saute dans l'univers suivant. Mais une fois arrivé, impossible de revenir en arrière: la machine ne fonctionne que dans un sens et son double s'est bien gardé de le lui dire. Le voici condamné à avancer d'univers en univers à la recherche d'un monde où il ne se sente pas trop dépaysé, tandis que l'autre prend sa place.

La claque! Avalé en à peine deux jours, ce roman m'a littéralement dévorée (et réciproquement). Première bonne surprise: on rentre immédiatement dans l'histoire, puisque dès la deuxième page, le double surgit. On prend le monde parallèle en pleine figure sans annonce, comme le héros. Et ça, j'adore: pas le temps de souffler, comme notre héros qui doit fuir des univers hostiles avant d'en trouver un sur lequel se poser. Mais on suit aussi l'histoire du double, rebaptisé John Prime pour éviter les confusions: berné auparavant exactement comme il vient de berner le héros de l'histoire, il est bien décidé à refaire dans cet univers qu'il a volé une vie qui lui a été volée, avec des parents, une maison, une petite amie qu'il a perdus. Et son premier objectif, faire fortune, doit être réalisé grâce à une escroquerie inter-univers. En effet, au cours de ses voyages, il a pu constater que certains objets n'ont jamais été inventés dans certains univers mais connaissent un grand succès dans d'autres. Rien de plus facile pour lui d'importer (en prétendant l'avoir inventé) un objet très lucratif chez lui mais inexistant là où il a atterri. Très bien ficelée, l'intrigue se déroule à toute vitesse et les personnages sont d'autant plus travaillés et attachants qu'ils sont multiples. On ne peut s'empêcher de se demander si John va commettre les mêmes erreurs que John Prime avant lui, et lorsqu'apparaît la blonde Casey déjà rencontrée dans les autres mondes, on est ravie de voir réapparaître un personnage tout en sachant que ce n'est pas le même et l'on ne peut s'empêcher de se demander: "qu'est-ce qui va changer cette fois?". Et cependant, jamais on ne se perd ! Dans un genre qui a pour habitude de nous plonger dans un monde imaginaire, j'ai complètement adhéré au concept de tiraillement entre le familier et l'étranger. Loin de s'épuiser, cette intrigue qui pourrait laisser les deux héros évoluer séparément se renouvelle sans cesse, puisqu'une fois que les deux John doivent mener leur vie chacun de leur côté, l'obstacle qui vient perturber leurs projets est bien le même pour les deux (j'ai bien écrit LE même, notez la subtilité quand on parle d'un monde dédoublé).

Vous l'aurez compris, je me suis tout simplement éclatée. L'épilogue m'a tiré un petit sifflement d'admiration tellement il parvient à sublimer une intrigue qui m'a tenue en haleine jusqu'au bout alors qu'on pensait l'histoire déjà aboutie

La Note de Mélu:

Note_5

Je remercie infiniment Karine du forum Club de Lecture et les éditions

Titre original: The Walls of the Universe (traduit de l'anglais)

Les Murs de L'Univers

Partager cet article