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Ma bouquinerie
6 janvier 2016

Cornes - Joe Hill

Cornes Joe Hill

Ig se réveille un matin avec une drôle d’impression et pour cause: des cornes ont poussé sur sa tête. De véritables cornes, bien implantées dans son crâne. Et non seulement ces cornes semblent peu étonner ceux qui les voient, mais elles les poussent de plus à révéler leurs plus sombres secrets sans même s’en rendre compte. Ce qu’ils oublient aussitôt qu’ils ne l’ont plus sous les yeux. Quelle est cette malédiction? Cela aurait-il un rapport avec sa vie détruite depuis qu’il a été accusé du viol et du meurtre de sa fiancée, Merrin, un an auparavant? Serait-il vraiment devenu une créature diabolique? Sans plus de scrupule, Ig décide de partir en quête de l’assassin véritable, bien décidé à utiliser ses cornes pour lui faire avouer.

Ce roman prend le parti pris d’un surnaturel cru, monstrueusement réaliste, dès les premières pages. Dans un univers glauque au possible, dans le quotidien d’un homme détruit qui squatte l’appartement sordide d’une copine accro à l’alcool, l’apparition des cornes a quelque chose de particulièrement dérangeant et efficace. Les confessions obtenues grâce à elles sont débitées avec un tel naturel par des automates blasés que l’effet est encore plus malsain que si c’était fait à grand renfort d’effets fantastico-diabolique. C’est sobre et glaçant.
Mais derrière ce fantastique-là se trouve de plus une construction narrative diablement efficace. En effet, petit à petit, on va remonter le fil des souvenirs, l’histoire de Ig. Son passé insouciant, entre son frère et les petits garnements du coin, et son histoire d’amour avec Merrin, les événements ayant mené au drame de l’assassinat. De retours en arrière en révélations extorquées grâce aux cornes, l’histoire se reconstitue petit à petit au fil de l’enquête de Ig. Son évolution prend au pied de la lettre l’expression “descente aux enfers”, depuis son histoire d’amour jusqu’au drame de l’assassinat, qui débouche directement sur l’apparition des cornes, ironique incarnation d’une justice diabolique.

La note de Mélu:

107785977[1]

 

Frappant et très efficace.

Un mot sur l’auteur: Joe Hill (né en 1972) est le pseudonyme de Joseph Hillstrom King, le fils du célèbre Stephen King.

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Commentaires
L
J'aime tellement les écrits du papa, je me demande si la pomme est tombée loin de l'arbre. :)
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