Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma bouquinerie
3 février 2013

Dimanche au musée n°139: Bartolomeo Veneto

Cette semaine, place à la renaissance, avec Bartolomeo Veneto (1470-1531) un peintre italien. Il est l’auteur d’un portrait de femme que l’on considère généralement comme une représentation de Lucrèce Borgia:

Bartolomeo_Veneto_001 Borgia Lucrezia

J’ai eu envie de me pencher sur les représentations de Lucrèce Borgia après avoir lu le tome 2 des aventures de Francesca, qui se passe à la cour de cette célèbre famille. Fille naturelle de Rodrigo Borgia, un cardinal aussi puissant que dévergondé, elle devient vite un outil politique pour celui qui brigue la fonction suprême qui la marie trois fois. Souffrant de la réputation scandaleuse de sa famille, on lui prête des relations incestueuse avec son père ou son frère César Borgia. Elle est néanmoins réputée pour sa beauté et son esprit, puisqu’elle sera une protectrice des arts à la fin de sa vie.

Ce portrait m’intrigue à plus d’un égard. Lucrèce Borgia était, d’après ce qu’on en dit, blonde, représentante de ce fameux blond vénitien. Les cheveux qui dépassent de sa coiffent semblent cependant bien fins, comme artificiels. Le regard de côté a quelque chose de pensif. La tête ornée de feuillage, une petite fleur à la main, un simple médaillon autour du cou et une pierre sur le front, les ornements restent simples, sans ostentation, presque timides. Quand au drapé du costume, il n’est pas sans rappeler les tenues antiques, d’une influence notable à la renaissance, comme en témoigne le sein découvert. Ce qui m’amène à une autre interrogation: là où cette mode célébrait justement les formes féminines, ici on ne peut que constater l’aspect juvénile de cette poitrine. Cela me rappelle que Lucrèce Borgia n’était qu’une adolescente lorsque son père la ballote d’un mariage à un autre (le premier annulé à l’âge de treize ans). Et je ne peux m’empêcher de penser que ce corps d’enfant contraste furieusement avec le visage sage du portrait.

Qu’en pensez-vous?

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Il me semble qu'à la Renaissance, on appréciait plutôt les petites poitrines... Regarde la Vénus de Botticelli, on ne peut pas dire qu'elle taille large.<br /> <br /> <br /> <br /> As-tu le roman graphique "Borgia" de Jodorowski ? C'est une mise en image assez osée de la vie de cette troublante famille, mais le dessin est superbe !
Répondre
Ma bouquinerie
Publicité
Newsletter
Publicité