Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma bouquinerie
15 août 2012

Hokusai - Shôtarô Ishinomori

hokusaiAu XIXème siècle, au Japon, s’éteint un certain Hokusai, un vieux fou de dessin. Drôle de vie que la sienne… Lui qui connut une première fois le succès sous les noms de Shunro et de Sori, peintre de portrait reconnu, décide sur le tard de tout recommencer en cherchant un nouveau style, le sien propre: il sera Hokusai! Mais difficile de convaincre les éditeurs: si le nom de Sôri se vendait très bien, celui d’Hokusai est inconnu du public. Mais il ne lâche rien. Un exploit répandra son nom: avec un seau d’encre et un balai, un immense dessin de plusieurs mètres. Et dans la cour du temple, en public! La légende est lancée: Hokusai parcourt le pays, rencontre les gens, forme ses disciples, échappe à des héritiers aux dents longues, et observe le paysage en cherchant toujours un moyen d’en représenter les nuances, la vie intérieure; et il se rappelle ses débuts, ses déboires, ses conflits et collaboration avec les auteurs, sa conception de l’art et du dessin.

Ce long manga (587 pages, un petit pavé tout de même) retrace la vie d’un des plus célèbre dessinateur japonais, connu pour avoir influencé les impressionnistes français et surtout, pour avoir créé le mot “manga”, qui désignait des “esquisses”, dessins rapidement fait, peut-être les ancêtres de nos mangas actuels. Le livre ne suit pas un déroulement chronologique exhaustif: il se centre sur quelques épisodes, notamment les changements de nom, multiplie les retours en arrière, ce qui rend la narration très vivante. Mais surtout, la bonne surprise, c’est la grosse dose d’humour, un personnage truculent et haut en couleur, qui n’hésite pas à sauter sur les jolies femmes ou à piquer de grosses colères. Comme dans un manga moderne, on s’amuse beaucoup, et surtout, on découvre des reproductions d’estampes, de dessins, de paysages, nous montrant tout un pan du Japon traditionnel soucieux d’esthétique et de poésie. J’ai tout particulièrement aimé le chapitre où Hokusai peint ses 36 vues du Mont Fuji, à la fois émouvant par l’intérêt divin porté à cette montagne, captivant par l’attitude du peintre conscient que le Mont Fuji n’a jamais deux fois le même visage, et très drôle par l’incompréhension des deux disciples.

La note de Mélu:

Note 4

Un hommage touchant du manga moderne à l’un de ses ancêtres.

Un mot sur l’auteur: Shôtaro Ishinomori (1938-1998) est un mangaka japonais qui s’est plutôt illustré dans le domaine de la SF. Il est amusant de voir que ce onte shot, écrit en 1987, ne sera traduit en Français qu’en 2010.

Publicité
Publicité
Commentaires
Ma bouquinerie
Publicité
Newsletter
Publicité