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Ma bouquinerie
12 août 2012

Dimanche au musée n°114: Edvard Eriksen

Ma maman et mon papa (que j’embrasse fort) viennent de revenir de vacances au Danemark. Comme ma maman me connaît bien, elle est allée prendre en photo l’emblême de Copenhague, la statue de la petite sirène, héroïne du conteur danois Andersen. Du coup, j’ai eu envie de vous en parler un peu, à commencer par rappeler le nom de son sculpteur:Edvard Eriksen (1876-1959).

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Rappelons brièvement l’histoire: cette petite sirène tombe amoureuse d’un humain et se désespère car cet amour n’est pas réciproque… Oubliez Disney, l’histoire d’Andersen n’a rien d’une happy end et ce n’est pas plus mal. Ici, on a donc représenté la petite sirène sur un rocher, assise, le regard tourné vers l’horizon. On imagine volontiers un être déchiré entre le rivage où elle est installée et la mer, son univers à elle. Posée sur un rocher sur la plage, elle apparaît comme une figure romantique à souhait, avec sa pose nostalgique, prête à faire face aux vagues déchaînées. Contrairement aux sirènes antiques, elle est d’ailleurs représentée comme une silhouette très féminine, un nu très académique, avec des cheveux nattés: la petite sirène est une jolie femme, et le délaissement dont elle est l’objet n’en apparaît que plus tragique. Pour un peu, elle serait une femme normale… Car si l’on voit bien que ses pieds sont remplacés par une queue qui tient plus de la murène ou du serpent que de la sirène, force est de constater qu’on lui devine bien des jambes. Alors, est-ce une sirène en pleine transformation, ou un choix de représenter une femme qui peut passer tantôt pour humaine tantôt pour chimérique suivant l’angle par lequel on la regarde?

Deux choses m’ont marquée à propos de cette statue. D’abord, si les photos la montre souvent face à la mer, seule face à la nature, dans les faits, elle est tellement proche du rivage qu’elle est assaillie de touristes armés de leurs appareils photos, et sa méditation mélancolique n’a rien de sacré.

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Deuxièmement, cette statue fait souvent l’objet d’attaques de vandalismes ou de revendications politiques: on lui a ainsi enlevé le bras, la tête, on l’a taguée, peinturlurée et on l’a même affublé de vêtements. Pauvre petite sirène, victime de sa trop grande médiatisation…

d’autres photos de ses malheurs ici

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