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Ma bouquinerie
6 août 2012

Apocalypsis, tome 4: Cavalier Pâle, Elias

apocalypsis 4Elias Land, dix-sept ans, a reçu un manuscrit. On lui recommande de le lire avec attention et d’en tirer les conclusions nécessaires: ce manuscrit lui raconte sa vie, toute sa vie, passée et à venir. Car l’auteur de ce manuscrit, c’est lui-même: le Elias Land du futur. Elias est en effet le quatrième cavalier de l’Apocalypse, le cavalier pâle, celui qui apporte la mort, la maladie, celui qui fait vieillir les matières vivantes, faner les fleurs, pourrir les chairs. Le maître du temps qui passe, en somme. Et son pouvoir lui permet aussi de se promener dans le temps. Voilà comment il sait ce qui va se produire et il envoie au Elias du passé une collection de souvenirs, avant que ceux-ci se perdent. Il lui explique notamment qui il est: un garçon bègue, isolé, conscient que le moindre contact avec son corps provoque des ravages et qui décide donc de se raser la tête de peur de semer des cheveux et de porter des gants en permanence. Un garçon qui aime follement sa maman, le seul amour de sa vie. Un garçon ignoré par son père, qui le regarde à peine. Un garçon traqué par une secte qui connaît l’existence des Cavaliers et semble déjà être sur la piste des autres…

Elias est peut-être le plus émouvant des quatre cavaliers de cette série. C’est un personnage tendre, aimant, fragile, que l’on a envie de cajoler d’autant plus qu’il est privé de tout contact. On le voit évoluer seul, apprendre seul le fonctionnement de son propre pouvoir, étudier seul les mécanismes de transformation du vivant et énoncer les différents effets des poisons et de la décomposition. La précision technique du fonctionnement du don est remarquable. Le procédé d’une lettre écrite à lui-même, à la deuxième personne, est absolument prenant et l’on oscille entre le “je” et le “tu” dans un personnage qui se cherche, une introspection, une construction d’identité. Cet aspect rend le roman tout à fait original. C’est malheureusement aussi son petit point faible, puisqu’il en est du coup très réflexif, très introspectif, et l’on y trouve de longs passages où l’action fait un peu défaut. Néanmoins, j’ai beaucoup aimé, notamment parce que l’histoire est particulièrement bien ficelée: on suit Elias et ses amis, notamment une adolescente enceinte, qui lui permettra de confronter son pouvoir de provoquer la mort à celui de donner la vie. Comme tous les Cavaliers, Elias est un adolescent à part de manière douloureuse, à la fois de manière surnaturelle par son pouvoir et de la manière la plus banale qui soit, par un père anormalement absent. C’est un des gros points forts de cette série: faire en sorte que la vie personnelle de ces adolescents répondent de manière à la fois subtile et profonde à leur qualité d’être exceptionnel, leur permettent de se développer à la fois en tant qu’être humain et en tant que Cavalier. Ce qui m’impressionne aussi, c’est que ce roman comme les trois autres puisse se lire indépendamment: le style en est si différent des autres, l’histoire en est si bien conçue, qu’on pourrait se demander s’il fait réellement partie d’une même série. Et pourtant, imperceptiblement, la série avance, puisqu’on y voit de nombreuses références discrètes aux intrigues des autres tomes et une réunion qui devient de plus en plus proche, un ennemi qui se précise et une issue qui devient de plus en plus tangible.

La note de Mélu:

Note 5

Un tome à la hauteur des précédents qui reflète les qualités de la série. Je reste néanmoins avec beaucoup d’attentes quant à la teneur exacte de cette apocalypse dans le dernier tome, qui sortira le 15 septembre.

Un immense merci aux éditions nouvel angle pour cette aventure!

Un mot sur l’auteur: Eli Esseriam, infirmière de formation, est une auteur française. Les trois autres tomes de la série:

apocalypsis-1  apocalypsis edo  apocalypsis 3

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