Dimanche au musée n°113: Jean-Baptiste Greuze
Cette semaine, c’est XVIIIème! Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) est un peintre français, souvent connu pour ses scènes de genre. Voici Le miroir brisé:
Un tableau somme toute assez sobre: dans un intérieur brun et terne, très en désordre, une jeune fille est assise devant une table et contemple, à ses pieds, un miroir brisé. Nous sommes probablement dans une chambre, mais quel bazar! Vêtements jetés sur le dossier de la chaise, coffrets ouverts répandant leur contenu, tiroirs entrouverts, bouquets renversés… Que s’est-il passé dans cette chambre? Qu’est-ce qui a poussé cette jeune fille à y mettre un tel désordre? Et au milieu de cet ouragan, la voilà figée devant un miroir cassé. Mains jointes, elle semble ne pas savoir quoi faire. Et c’est ce qui me surprend dans ce tableau: le contraste entre la chambre dévastée et l’immobilité devant le miroir. Ce miroir brisé semble être un point d’orgue de la violence qui a tout arrêté et je suis troublée par le désespoir qui se dégage de l’attitude de la jeune fille, penchée vers un reflet qui n’existe plus. Qu’en penser? Tout dépend. Peut-être a-t-elle trouvé ainsi la pièce en rentrant et se lamente-t-elle de ce désastre commis par un autre. J’aime à me dire qu’elle cherchait quelque chose, un accessoire à sa toilette comme les fanfreluches qui dépassent de partout, et qu’elle a littéralement retourné la pièce pour le retrouver, comme le suggèrent les meubles et coffres encore ouverts. Dans sa précipitation ou son agacement, le miroir a été brisé: ce tableau serait donc une vanité punie, une contre-vanité. Bien fait!
Qu’en pensez-vous?