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Ma bouquinerie
22 juillet 2012

Dimanche au musée n°111 : Ingres

Cette semaine, revoici Ingres, qui a déjà fait plusieurs incursions dans mes Dimanches. Le tableau représente des personnages très célèbres, puisqu'il s'agit de La Mort de Leonard de Vinci:

Francois_Ier_Leonard_de_Vinci-Jean_Auguste_Dominique_Ingres

Nous sommes en 1519. Depuis des années, Leonard de Vinci, peintre, architecte, ingénieur de génie, est le protégé du roi de France François 1er. Il l'a installé dans le chateau du Clos Lucé à Amboise. Nombreux ont raconté l'affection quasi filiale qui liait les deux hommes. Enfin, le 2 mai, De Vinci meurt. La tradition populaire veut que le roi lui-même l'ait accompagné et ait recueilli ses derniers soupirs et c'est ce qui est représenté ici. Blanc cadavérique, De Vinci est clairement représenté mourant. La barbe blanche est bien là pour signifier la sagesse vénérable du grand homme. Pourtant, ce qui est le plus touchant, c'est le bas qui entoure délicatement la tête du vieillard comme elle le ferait d'un enfant. Ce geste d'enlacer l'ancien, penché sur lui, montre un roi aimant et affecté, qui semble s'être précipité si vite au chevet de son ami qu'il n'a pas ôté son chapeau ni même posé son épée. Autour attendent les prêtres, mais seul le roi entre dans le cercle très fermé de l'alcove, ces hommes d'église passeront après. Le couple enlacé forme donc figure d'exception, comme une intimité inexplicable qui attire tout les regards mais tient les autres à distance.

Cependant, l'histoire tient un autre discours: au moment de la mort de Leonard de Vinci, François 1er n'était pas à Amboise: la cour se trouvait à Saint Germain en Laye où naissait le fils de François 1er. Cette scène si touchante n'a donc probablement jamais eu lieu, et en 1818, Ingres peint un fantasme qui immortalise la relation toute particulière qui unissait De Vinci et son mécène. Il en fait un spectacle tragique s'il en est, une mort héroïque dans les bras du héros encore armé, devant un public aussi mortifié qu'admiratif. Une vraie petite scène de théâtre, d'ailleurs ne reconnaissez-vous pas les rideaux rouge ouverts, prêts à retomber sur la vie d'un des hommes les plus admirés et les plus mystérieux de l'histoire?

Qu'en pensez-vous?

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Commentaires
M
@ Lili Galipette: ahem, je porterai bien les mêmes...
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L
Bien vu !!<br /> <br /> Moi, je suis toujours très amusée par les drôles de souliers du roi !
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