Dimanche au musée n°95: Joachim-Raphaël Boronali
Cette semaine, une incursion dans l’art moderne. En 1910, Joachim-Raphaël Boronali expose au Salon des Indépendants de Paris cette toile, Coucher de Soleil sur l’Adriatique.
Immédiatement, le public est séduit, d’autant plus que l’artiste a accompagné sa toile d’un Manifeste de l’excessivisme, invitant à ravager les musées absurdes et à piétiner les routines. La force de ce tableau réside bien entendu sur son contraste de couleur: là où la mer, d’un bleu profond qui tire sur le vert, répond au bleu nuit qui s’installe déjà dans l’angle du tableau, les rayons obliques du couchant semblent pénétrer l’eau, mais aussi le bateau qui flamboie littéralement. La ligne d’horizon très nette renforce cette impression d’un paysage éclaté, où tout va se mélanger et se fondre, même le bleu le plus froid et le rouge le plus chaud. Ce que le public ignore pourtant, c’est qu’un terrible secret se cache derrière ce tableau.
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Et oui, le peintre Boronali n’existe pas, où plutôt c’est le pseudonyme de Lolo, l’âne du propriétaire du cabaret Le Lapin Agile. A l’époque, le cabaret est fréquenté par l’écrivain Roland Dorgelès, qui parce qu’il n’apprécie pas tellement les nouveautés d’un certain Picasso a été taxé de réactionnaire par ses collègue. Sous contrôle d’un huissier, il attache donc un pinceau à la queue de l’animal, lui présente une toile, et un artiste est né. La toile sera achetée 400 Francs par un collectionneur avant que Dorgelès ne dévoile sa plaisanterie…
Alors, vous y avez cru, un peu, au moins?
POISSON D’AVRIL!