Hell – Lolita Pille
L’auteure: Lolita Pille (née en 1982) est une romancière française, issu d’un milieu jet-set très aisé.
Le livre: Hell, c’est le surnom que s’est choisi Ella, dix-huit ans. Elle l’affirme dès le départ": “Je suis une pétasse”. Riche, très riche, elle alterne entre le shopping dans les boutiques de luxe et les orgies dans des boîtes de nuit ultra select. Champagne, cocaïne et sexe, voilà tout ce qui remplit son existence. Si ça vous semble le paradis, pour elle, c’est plutôt une lente descente aux enfers: plus rien à désirer, plus aucun excès à dépasser, plus d’avenir à prendre en main et plus de réputation à sauver. Cette dégradation semble normal à tous. Un matin, elle sort d’une clinique où elle vient de se faire avorter. Et elle est seule. Les achats impulsif chez Dior qu’elle ne portera jamais ne parviennent pas à dissiper le malaise, et la voilà qui fond en larmes au rayon Baby Dior devant la vacuité de son existence. C’est là qu’elle rencontre Andrea. Aussi pourri qu’elle, aussi détestable. Ils entament une liaison passionnée et destructrice.
Voici un roman très court, je dirai même fulgurant. Il est difficile d’éprouver de la sympathie pour l’héroïne, et pourtant, j’avoue m'être intéressé à son histoire. Elle passe une très longue introduction à expliquer, à justifier son malaise, entre des parents absents et une vie où rien n’est à construire, rien n’est à gagner, rien n’est à sauver et rien n’est à perdre non plus puisque tout peut s’acheter: diplômes, amis, santé, bonheur. Et j’y ai été sensible, notamment parce qu’on la découvre poussée dans ses retranchements (n’oublions pas qu’elle n’a que dix-huit ans…). Son amour pour Andrea apparaît comme une dernière chance, qu’il n’appartient qu’à elle de ne pas détruire comme elle détruit tout le reste. Romantique? Elle n’y parvient même pas, puisque le roman est véritablement trash, n’hésitant pas à gratter le vernis pailleté pour nous montrer des lignes de cocaïne prises sur la cuvette des toilettes ou des orgies dans le carré VIP des boites de nuit. Cynique, désespéré, inquiétant et révoltant parce qu’on ne peut que se révolter de voir des jeunes qui ont toutes les cartes en main et qui en font des confettis, ce roman m’a touchée de bien des manières.
La note de Mélu:
Un roman facile à lire et qui ne laisse pas indifférent.
27 / 52
Catégorie “Gros mot”