Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma bouquinerie
18 janvier 2012

Ce que j’ai vu et pourquoi j’ai menti - Judy Blundell

ce que j'ai vu et pourquoi j'ai mentiL’auteur: Judy Blundell est une auteure américaine qui a d’abord écrit des histoires autour de la saga Star-Wars sous un pseudonyme avant de se lancer dans l’écriture de son premier vrai roman en 2008.

Le livre: 1947. Evelyne, surnommée Evie, vit à New York avec sa mère, Beverly, et son beau-père Joe. Avec sa meilleure amie, elles s’amusent à se maquiller et à fumer des cigarettes en chocolat, pour faire comme les adultes. Mais Evie sait qu’elle n’arrive pas à la cheville de sa mère, jeune, si belle, presque trop, admirée, abandonnée par un mari rencontré trop jeune. A la fin de l’été, Joe décide soudain de les emmener en vacances à Palm Beach. L’hôtel est presque désert, mais la petite famille se lie d’amitié avec les rares clients. Un soir, Evie emprunte à sa mère une belle robe, des chaussures à talons, du maquillage, et se rend à une soirée organisée dans l’hôtel. Elle y rencontre Peter Coleridge, un jeune homme qui l’attire beaucoup, mais qui s’avère avoir déjà rencontré Joe pendant la guerre, dans des circonstances dont le beau-père n’a pas vraiment envie de parler. D’ailleurs, Joe n’aime pas beaucoup Peter, même si celui-ci s’offre volontiers des virées avec Bev et Evie.

La couverture de ce roman et la promesse d’un roman noir m’avait attirée vers ce livre. Et je n’ai pas été déçue. Très tôt, l’ambiance d’après-guerre, avec l’insouciance et la légèreté, est teintée d’une étrange nostalgie, comme si l’on sentait que ce soulagement n’est que temporaire pour l’héroïne. Elle est d’ailleurs immédiatement très attachante et dépeint l’adolescence avec une subtilité étonnante: tantôt dans l’âge bête lorsqu’elle glousse avec ses amis ou critique les autres filles, tantôt hésitante et mal dans sa peau, toute les nuances sont abordées. Mais celle qui sert de fil conducteur à l’intrigue, c’est cette rivalité permanente avec cette mère si jeune, si belle, si admirée, si parfaite, si idéale. Evie rêverait d’avoir le charme et le sex appeal de sa mère, et ne cesse de se déguiser en elle dans des tentatives toutes plus décevantes les unes que les autres. Et pourtant, elle reste étonnamment fusionnelle avec celle qui, seule, a cumulé les emplois pour subvenir aux besoins de sa fille dans une époque où une femme qui travaille est encore très mal vue. Mais c’est un roman noir… Et si, dans cette mélancolie qui la caractérise, Evie vit ses premiers émois amoureux et sensuels avec une passion pour Peter débordante et aveuglante, le lecteur un peu attentif devine qu’elle ne voit pas le drame qui se joue sous ses yeux lorsque sa mère la congédie pour rester seule avec le jeune homme ou prétend se rendre à des cours de sport.

La note de Mélu:

Note 4

Un très bon roman pour jeune adulte, avec tout ce qu’il faut de complexité et de profondeur.

Titre original: What I saw and How I lied (traduit de l'anglais)

Publicité
Publicité
Commentaires
Ma bouquinerie
Publicité
Newsletter
Publicité