Les Sorcières de Salem - Arthur Miller
L’auteur: Arthur Miller (1915-2005) est un dramaturge et écrivain américain, connu pour son mariage avec Marilyn Monroe.
Le livre: Nous sommes à Salem, Massachussets, en 1692. Chez le révérend Parris, on s’inquiète pour la petite Betty, dix ans, atteinte d’un mal étrange. Abigaïl, la nièce du révérend, lui apprend que les gens jasent: Betty serait ensorcelée par le diable. Parris ne sait plus quoi faire, d’autant qu’il a lui-même surpris Betty et Abigaïl se livrer à une étrange danse, nues, dans une clairière, en pleine nuit, assistées de Tituba, leur esclave noire. La rumeur se répand comme une trainée de poudre, et bientôt des femmes sont arrêtées. Par dizaines. Le soupçon est jeté même sur les plus respectables d’entre elles. Vous avez gardé une poupée alors que vous n’avez pas d’enfant? Vous n’êtes pas allé à la messe dimanche dernier? Vous voilà sur le banc des accusées…
Epoustouflant. En peu de mot, peu de pages, Arthur Miller parvient à créer une tension étonnante qui ne fait que grandir. Dès les premières pages, nous sommes plongés dans un drame familial dont le révérend se serait bien passé. Et peu à peu, les voiles se lèvent, et si nombreux sont ceux qui affirment qu’Abigaïl, la première accusatrice, a tout soigneusement orchestré pour se venger de John Proctor, dont elle a été la maitresse et dont elle veut faire accuser la femme, la vindicte populaire et puritaine se met en marche de manière inéluctable, montrant que tout le monde peut finalement être considéré comme suspect aux yeux de la loi de Dieu. Les transes des accusées, les peurs et les pressions qu’elles subissent, l’extrême tension des interrogatoires, cette pièce fait froid dans le dos un peu plus à chaque page. La pièce prend d’autant plus de sens quand on sait que Miller l’a écrit en plein MacCarthisme, et qu’elle peut finalement s’appliquer à toute situation de psychose collective où dénoncer son voisin vous permettra de rester en vie.
La note de Mélu: coup de coeur!
Et comme la pièce a donné un film en 1996, je l’inscris pour le Challenge cinéma:
Et un titre catégorie "métier" pour le Petit Bac (oui, c'est un métier, on ne chipote pas!):
Titre original : The Crucible (traduit de l'Anglais)