Dimanche au musée n°81: Constantin Brancusi

Cette semaine, c’est sculpture, avec un artiste d’origine roumaine, Constantin Brancusi (1876-1957), un sculpteur à la recherche d’une abstraction toujours plus grande. Voici La Muse endormie:

Le thème est résolument antique: la muse est une des inspiratrice des arts, s ‘incarnant parfois en une personne que l’artiste désigne comme tel. Mais au lieu d’un buste en marbre, forme traditionnelle, ici c’est uniquement une tête que nous offre le sculpteur, posée sur le côté pour suggérer le sommeil. La manière dont elle se pose, sans mise en scène ni piédestal, me déroute, comme si elle pouvait rouler à n’importe quel moment, comme si lui était dénié le statut de sculpture. Elle a un côté à la fois impromptu et fragile. Observons ses traits: stylisés à l’extrême, on y voit uniquement l’arrête du nez qui se prolonge en sourcils, une toute petite bouche, tout le reste du visage étant soigneusement lisse, donnant l’impression d’un ovale parfait d’une pureté remarquable. Le terme du titre “endormi” apparait alors pour un doux euphémisme pour désigner ce visage à la fois paisible et neutre, abandonné et privé de toute expression. La couleur doré du bronze achève cette impression ambivalente de bel objet plein de mystère et d’âme, et de masque abstrait laissé là, sur le côté, prêt à basculer…

Qu’en pensez-vous?

Comments

[Lili Galipette]

Oh, tu me fais un chouette cadeau de Noël en parlant de cette œuvre aujourd’hui ! Je la trouve tellement belle ! :)
Et tu en parles très bien. À la fois fragilité et absence...