Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma bouquinerie
23 octobre 2011

Dimanche au musée n°72: Paolo Veronese

Cette semaine, place à l'art classique italien. Paolo Veronese (1528-1588) est un peintre italien rattaché au style maniériste qui doit son surnom à Vérone, sa ville de naissance. En bon peintre de la Renaissance, il aime les sujets antiques et mythologique, comme celui-ci: Leda et le cygne:

Ajaccio_Veronese_Leda_et_le_cygne

Commençons par l'histoire racontée. Leda est l'épouse du roi de Sparte Tyndare. Un jour, un joli cygne blanc croise sa route. Elle se laisse amadouer par l'aspect du bel oiseau... Mais il s'agit en réalité de Zeus, le roi des Dieux, qui cherche à faire (encore!) une infidélité à sa femme Héra en séduisant la jolie reine de Sparte... Et comme Zeus parvient toujours à ses fins, le voici qui entame une liaison avec Leda. Liaison fructueuse puisque Leda aura quatre illustre enfants, à savoir Castor, Pollux, Hélène (future reine de Sparte et accessoirement responsable d'une guerre mythique) et Clytemnestre.

Ici, nous en sommes encore à l'époque de la liaison adultérine. Leda est au sommum de sa beauté: entièrement nue (à l'antique), elle porte une multitude de perles, bijoux et ornements dans ses cheveux, autour de son cou, à ses oreilles et à ses poignets, bref: un grand classique de l'érotisme que ce compromis entre nudité et apprêt. Blonde, petite tête, petits seins, hanche large et volontiers quelques bourrelets pour une fille bien en chair: on est également dans les canons de beauté de la Renaissance, la femme à l'époque n'est pas maigre (au contraire, il y a de quoi tâter). Affalée sur un lit défait sous une tenture au rouge passionnel plus qu'évocatrice, c'est bien là une scène d'amour...

... avec un oiseau. Car même si on sait que ce cygne est un Dieu au palmarès amoureux plus que glorieux, visuellement, le résultat surprend au premier abord; parce qu'avec ses ailes déployées, ses pattes en avant et la superbe diagonale qu'il forme dans le tableau qui s'aligne bien avec le corps couché de Leda, on a bien le sentiment qu'il est en train de se jeter sur elle, avec une ardeur certaine. A de nombreux égards, le corps du cygne s'accorde à celui de la jeune femme, qu'il s'agisse de l'entrejambe ou de la bouche. Leda a les yeux fermés, la bouche entrouverte et sa main droite repose sur le dos du cygne qu'elle enlace: tous ces petits détails en font une scène sans équivoque. Et c'est peut-être cette audace qui rend le tableau si fort: monstrueuse ou divine? Qu'en pensez-vous?

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Tableau surprenant au premier abord mais il y a toute une symbolique derrière et pour ma part, je ne le trouve pas monstrueux.
Répondre
L
Ah, les canons de la beauté de la Renaissance...<br /> <br /> Très beau tableau par ailleurs !
Répondre
Ma bouquinerie
Publicité
Newsletter
Publicité