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Ma bouquinerie
20 août 2011

Lectrice buissonnière... et black-listeuse!

La semaine dernière, après vous avoir parlé de mes tentatives désespérées pour accrocher aux romans policiers, je me suis surprise à retrouver, dans mes dossiers divers et variés, une black list que je n'ai jamais trouvée le courage de critiquer sur ce blog tant je les avais en horreur. Oui-oui, une vraie liste de livres qui m'ont marquée au point que j'en garde un souvenir horrifié, de ceux qui je conseillerai à mon pire ennemi en lui souhaitant tout l'ennui du monde... ou tiens, qu'on l'oblige à le lire pour qu'il sooooooouuuuuuffre. Parmi eux, des policiers, inévitablement, des best-sellers encensés (et c'est là que je vais me faire des ennemis), mais aussi, et me connaissant, c'est plus surprenant, des classiques! Voyez donc...

(Je précise que ces avis sont ultra-subjectifs et n'engagent que moi et je ne cherche à offenser les goûts de personne...)

davincicodeDan Brown, Da Vinci Code

Oui, je sais, il y a de grandes chances que ce livre plaise à d'autres qu'à moi. Je l'ai lu il y a longtemps, et voilà ce que j'en retiens. D'abord, une ribambelle de clichés sur les Français, en règle générale peu à leur avantage dans ce livre, heureusement sauvés par le courageux-et-intelligent héros américain. Ensuite, une narration et un style complètement négligés. Ce roman donne l'impression que l'auteur a voulu présenter une thèse provocatrice sur l'Eglise, sachant qu'elle allait provoquer un tollé, et de la camoufler sous une pseudo-intrigue. Quelques personnages biens trouvés (le moine albinos par exemple) peinent à rendre palpitant un roman qui s'attache plus à dénoncer des grands scandales religieux et historique, qui en fait ouvertement son intérêt principal. Une thèse maladroitement dissimulée sous un roman. Le plus décevant? L'idée de base, à savoir un secret religieux pour le coup ultra-romanesque caché par des messages codés, était formidable. Mais comme Dan Brown ne savait visiblement pas comment en tirer profit, il l'a noyé, en a fait des tonnes, a rajouté révélation sur révélation sur révélation, et en a fait quelque chose de surfait, d'excessif, qui se prend au sérieux et qui accumule les clichés jusqu'à en devenir risible. Je me suis donc royalement ennuyée devant ce monumental gâchis. Le film m'a paru moins lourd, en ce sens, et puis bon, Tom Hanks, on peut lui pardonner beaucoup de choses.

 

educationsentimentaleGustave Flaubert, L'Education Sentimentale.

Je suis pourtant une admiratrice de Flaubert, Madame Bovary emporte mon adhésion et j'encense Salammbô. Mais lui... J'ai beau me dire que Flaubert a fait exprès d'écrire un roman sur un naze qui gâche sa vie et s'enlise dans son propre ennui, rien à faire. Frédéric Moreau n'a rien d'autre à faire que de se lamenter de sa médiocrité au lieu d'essayer de la combler, de geindre que son grand amour inacessible et idéalisé ne pourra jamais l'aimer tout en fricotant avec la première prostituée venue. En gros, on nous raconte l'histoire d'un type qui ne fait rien et qui chouine, à qui sa vie ne plaît pas et qui ne fait rien pour la changer. Un livre sur rien, quoi. Oui, je sais c'était le but. Sans moi.

 

rivagedessyrtesJulien Gracq, Le Rivage des Syrtes

Plusieurs raisons m'ont fait prendre Gracq en grippe. D'abord, il publiait (de son vivant) chez José Corti, un éditeur où les pages étaient encore reliées sur les tranches et il fallait les découper au fur et à mesure (et qui en plus, n'est pas donnée). Ensuite, je me suis rendu compte que son thème préféré était l'attente. Des personnages qui attendent, des situations où il n'y a rien à faire. Ici, un soldat, Aldo, est envoyé garder la frontière entre sa cité Orsenna et son ennemi depuis toujours, plongés dans une guerre froide depuis des dizaines d'années,  se surveiller en permenence sans que l'un attaque l'autre. En gros, il ne se passe rien, mais on ne doit surtout pas bouger, des fois qu'il se passerait quelque chose. Mais le pire, c'est qu'on nous explique à quel point cette situation plaît à Aldo: ne rien faire et s'ennuyer. Et lorsque, au bout d'un moment, Aldo décide de faire bouger les choses et de lancer une provocation à l'ennemi, on prendra grand soin de ne surtout pas nous raconter la bataille. Palpitant...

 

seigneur_des_anneauxJ. R. R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux

Je vais encore me faire des ennemis. Non, je n'aime pas trop la fantasy non plus. Mais celui-là... Certes, on crée un univers complet, un monde imaginaire en intégralité, bla bla bla... Mais franchement, un roman ne se résume pas à ça. Que c'est long à démarrer! Et puis pourquoi il n'y a pas une seule femme dans cette "communauté de l'anneau"? Pourtant, il y a des nanas à poigne, chez les Elfes par exemple... (Oui, bon j'avoue, pour moi la fantasy est une littérature machiste, mais j'y reviendrai...). Alors certes, créer un monde complet implique de le décrire complètement... Bon, un arbre est un arbre, ceci dit. Et comme si tout cela n'était pas assez ralenti (parce qu'ils avancent au rythme de l'escargot, ces braves petits...), on nous jalonne l'histoire de chansons, dont certaines ne sont même pas dans notre langue. Entre escales qui ne font pas avancer l'histoire et personnages secondaires, voire tertiaires, à gogo, ça rame, ça rame... Le livre m'est donc tombé des mains au milieu du deuxième tome. Idem pour les films, d'ailleurs: la seule projection au cours de laquelle je me suis endormie...

 

wertherGoethe, Les Souffrances du Jeune Werther

Oula. Du très très lourd. Quand je vous dis que je n'aime pas le romantisme, c'est de celui-là dont je parle. Werther rencontre Charlotte, il en tombe amoureux, mais elle est promise à un autre. Et en plus, l'autre est un type bien. Elle l'épouse donc, et Werther se lamente et se lamente et se lamente en appelant la mort encore et encore... Et ça chouine, et ça geint, et ça pleurniche... Parce qu'en plus, c'est un roman épistolaire à une voix: Werther s'épanche sur des pages et des pages de correspondance... Quoi, juste 150 pages? Il en mets du temps à mourir, puisqu'il le réclame depuis le début! Je peux l'aider, si il veut... Si, si, c'est de bon coeur.

 

Marrant non, comme les goûts et la sensibilité peuvent s'exprimer de manière si tranchée! Et je pourrais continuer en vous citant les monuments que je n'ai pas hésité à démolir sur mon blog, qu'il s'agisse de l'incompréhensible Procès de Kafka, du guimauvissime Fascination, le plaintif Rien de Grave de Justine Lévy, le poussif Fils de Klara H. de Max Gallo et tout ceux qui me sont tombés des mains et qui sont sortis de mon esprit aussi vite qu'ils y étaient entrés...

Et vous? Qu'y a-t-il sur votre Black List?

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Commentaires
A
Oh, t'as pas aimé le Da Vinci Code ni le Seigneur des Anneaux ? <br /> Bon, en même temps, les goûts et les couleurs... lol
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A
Je partage ton avis sur L'éducation sentimentale, un véritable cauchemar à côté de Madame Bovary ! Je ne dirais pas que j'ai détesté à ce point, mais je me suis ennuyée jusqu'à la fin (le comble).<br /> Quant au Seigneur des Anneaux, toujours pas lu, mais j'espère bien le lire et me faire ma propre idée, n'étant pas fan de la fantasy non plus.
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