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Ma bouquinerie
31 juillet 2011

Dimanche au musée n°60: Marie Laurencin

Cette semaine, place encore à une femme peintre que j'ai découverte avec Joe Dassin dans l'Eté Indien ("On ira...") et que j'ai recroisé en travaillant sur Apollinaire. Car Marie Laurencin (1883-1956) a été la maîtresse du poète qui lui a dédié notamment le poème "Marie". Femme moderne et indépendante, elle divorce en 1920! Devenue portraitiste mondaine, elle fréquente de nombreux écrivains, mais aussi des personnalité de l'époque, comme la femme de ce portrait. Voici le Portrait de Mademoiselle Chanel:

 

chanel

Chanel, représentée assise dans une pose alanguie, dans une robe bleue laissant dénudée l'épaule et une partie de la poitrine, bien loin des tailleurs élégants et des petites robes noires que l'imagerie Chanel nous a laissée. Diaphane, longue et fine, la Coco Chanel représentée ici est une femme à la fois séductrice et aérienne. Sans s'intéresser au réalisme du corps ou du drapé, le tableau garde des lignes courbes et un flou vaporeux qui donne à l'ensemble une impression de grande douceur, renforcée par les teintes pastel et fumées des couleurs (même le noir ne semble pas tout à fait noir...)
Et pourtant, si l'on s'attarde sur le visage, on sera surpris de ce regard noir, de la finesse des traits, de l'expression qui s'en dégage, étonnamment réaliste pour le coup: la rougeur poudrée des pomettes, la finesse du sourcil sont autant de détails qui contrastent furieusement avec le reste, et qui rendent le modèle indubitablement reconnaissable. Elle nous regarde droit dans les yeux, sûre d'elle, sans même prendre la peine de sourire: Coco Chanel n'est pas un simple modèle, c'est la tête pensante de la mode qu'elle propose.
Ce qui m'a surtout surprise dans ce tableau, ce sont les animaux. Autant le petit chien sur ses genoux est un attribut mondain tout à fait attendu, autant l'oiseau et l'autre bête sur la droite annulent complètement cette superficialité et donnent un côté onirique et merveilleux à cette peinture.

Qu'en pensez-vous?

A la recherche du texte d'Apollinaire, j'ai vu que celui-ci avait été mis en musique et chanté par Léo Ferré. Alors pour le plaisir:

Et pour que vous compreniez pourquoi j'ai commencé cet article par une référence à Joe Dassin (c'est à la 33ème seconde de la chanson):

 

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Commentaires
L
Très jolie toile. Et, bis repetita placent, tes billets du dimanche sont toujours un plaisir !
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