Dimanche au musée n°57: Marie-Guillemine Benoist
Cette semaine, découvrons une femme peintre, Marie-Guillemine Benoist (1768-1926) qui a fréquenté l'atelier de Jacques-Louis David. Peintre reconnue, elle réalisera des portraits de la famille Bonaparte, mais sa pièce maîtresse, c'est ce Portrait d'une négresse.
La première chose qui me frappe dans ce portrait, c'est ce jeu des couleurs: la magnifique peau noire joue avec la lumière, le beige du fond et le blanc éclatant des vêtements: sans être d'une grande variété chromatique, ce portrait est pourtant étonnamment lumineux et chaud. Assise, de trois qarts, vêtue à l'antique, la négresse du tableau a tout d'une grande dame. Mais rappelons-le: à l'époque où est peint ce tableau, l'escavage est aboli depuis seulement six ans. Particulièrement audacieux, ce tableau transpose un personnage qui fait d'habitude partie de l'apparat de la belle dame (rappelez-vous ce tableau de Manet par exemple) en la belle dame elle-même, qui met l'esclave sur le fauteuil du maître. De plus, on a choisi de représenter une femme, peinte par une femme, dans une posture ultra-classique, un sein dénudé par un drapé. Mais cette femme pose comme un seigneur et regarde le spectateur droit dans les yeux. On y a donc vu également un symbole de l'émancipation féminine, dans ce regard de femme qui revendique par une figure de femme l'émancipation des esclave.
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