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Ma bouquinerie
29 mai 2011

Dimanche au musée n°51: Cristofano Allori

Ce dimanche, en avant pour un thème biblique, avec Cristofano Allori (1577-1621), un peintre italien. Le tableau que j'ai choisi en fera certainement sourire certain, mais je n'en ai cure. Voici Judith avec la tête d'Holopherne.

Cristofano_Allori_002

Nous sommes en Judée. Holopherne, général assyrien envoyé par le roi Nabuchodonosor pour punir les peuples de l'ouest de leur manque de soutien, pille, tue, ravage, détruit toutes les villes du Moyen Orient. Lorsque la ville de Béthulie se trouve sur sa route, il l'assiège, détruisant notamment l'acqueduc pour assoiffer la ville. Une jeune veuve, Judith, particulièrement belle et riche, décide de prendre les choses en main: accompagnée d'une servante, elle pénètre dans le camp d'Holopherne avec des cruches de vin. Séduit, celui-ci l'invite à partager son festin, et Judith en profite pour le faire boire, beaucoup. Les gens d'Holopherne se retirent pour ne pas déranger le couple, mais toujours plus saoûl, Holopherne s'endort. Judith en profite pour lui couper la tête.

Ce qui m'a d'abord frappé dans ce tableau, ce sont les vêtements de Judith. Quelles couleurs, quelles richesses, quelle matière, non? Cela me surprend d'autant plus que le forfait de Judith est censé être accompli alors que la jeune femme se prépare à partager la couche du roi. On s'attend donc à ce que sa tenue soit plus négligée. Ici, Judith n'est plus une femme, c'est une héroïne, une guerrière, une reine. D'où la richesse du costume. On devine d'ailleurs l'épée qu'elle tient encore dans la main, et qu'elle n'a pas lâchée, afin de rappeler son acte, tout comme la présence de la servante qui l'assiste. Avec sa robe flamboyante et lumineuse, elle occupe le plein centre du tableau, particulièrement mise en valeur par le fond sombre et vide. Observez d'ailleurs l'assurance avec laquelle elle tend la tête livide vers le spectateur, vers lequel elle regarde tranquillement : loin d'une vue prise dans le feu de l'action, il s'agit d'un portrait à sa gloire pour lequel elle prend la pose. Quelques détails plus surpenant : sans satisfaire aux canons de beauté de la Renaissance, Allori a choisi de représenter une Judith très typée, aux cheveux crépus et bien noirs, histoire de rappeler que son nom est hébreux.

Qu'en pensez-vous?

BON DIMANCHE!

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Commentaires
L
Elle travaille proprement en tout cas !! Pas une goutte de sang ! ;)
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