20 ans: je hais les jeunes filles
L'auteur: le livre est à la fois une anthologie et un recueil de témoignage, il a donc des auteurs multiples! Il est coordonné par Marie Barbier.
Le livre: dans les années 1990, il y avait un magazine féminin intitulé 20 ans qui a beaucoup fait parler de lui à cause de son ton dit décalé, sa liberté de paroles, ses articles volontiers provocateurs et surtout, son succès. Expérience assez unique dans la presse féminine, le magazine s'arrête en 2007 après avoir peu à peu perdu ce qui faisait son originalité. Ce livre regroupe à la fois une rétrospective sur l'histoire du magazine (riche de petites anecdotes sur le monde du journalisme), des témoignages de rédacteurs, collaborateurs et lectrices, mais aussi quelques articles en guise de morceaux choisis.
Rhaaa mais pourquoi sont-ils aussi rares, les magazines comme celui-là? Non, 20 ans n'était pas un avatar de Girls, Cosmo, et autres Muteen, bourrés d'articles de mode, de sujet pseudo-sérieux pour jeune fille en fleur. Dans ses pages, il fallait avant tout s'instruire, ne pas faire de langue de bois, faire du second degré et rire! La mode se faisait démolir, les peoples passer à la moulinette, les sujets abordés sans tabous et sans prises de tête mais avec un vrai fond. En gros, un magazine pas pour les connes ni pour les pouffes, où on publiait aussi bien des décryptage sociologiques déjantés ("A quoi sert vraiment un homme?", "Pourquoi je hais les jeunes filles") que des interviews de Michel Houellebecq (aimera ou aimera pas, c'est quand même d'un autre esprit que "get the look de Kim Kardashian"). Ainsi, le joyeux bordel, la liberté revendiquée, l'absence de censure et l'ecléctisme des rédacteurs (et non pas seulement des rédactrices) en ont fait un magazine qui n'était soumis ni aux tendances, ni aux pubs, ni au bien-pensant, ni au politiquement correct, et qui futigeait d'ailleurs volontiers toutes ces valeurs. Mention spéciale pour un article à hurler de rire mais qui devrait être reconnu d'utilité publique: "Que dire quand on a rien à dire? (cage d'ascenceur, enterrement, chez la boulangère...)" et pour les analyses vestimentaires type streetwear: un pur régal! J'ai retrouvé dans cette anthologie une liberté intellectuelle, un mélange de grande intelligence et de gros n'importe quoi qui me parle beaucoup et que je retrouve aujourd'hui dans un autre magazine que je lis en ligne et auquel j'adresse un énorme BIG UUUUUP (hum, pardon, Mélu se lâche, ça arrive, faite pas attention...)
La Note de Mélu:
Et puisqu'on en est aux merci, j'en adresse un GROS à Mathilde des Editions Rue Fromentin pour l'envoi de ce livre qui a été un vrai moment de détente et d'instruction, bref: tout bénef!
Ce livre est un livre voyageur! Intéressés? Faites-moi signe!