L'assommoir - Emile Zola

L'auteur: Emile Zola a déjà fait quelques apparitions ici, avec Thérèse Raquin et quelques autres.

Le livre: Gervaise est une jeune mère d'une vingtaine d'année qui vient de s'installer à Paris avec son compagnon Auguste Lantier et leurs deux enfants. Blanchisseuse, elle ne rêve que d'une chose: avoir un petit endroit où habiter, propre, ne pas être battue et être heureuse. Hélas, son compagnon ne résiste pas longtemps aux tentations parisiennes: très vite, Auguste s'enfuit avec une autre femme. Abandonnée, Gervaise accepte donc les avances de Coupeau, un ouvrier zingueur qui lui fait une cour effrénée. Le jeune ménage s'installe, Gervaise ouvre même sa blanchisserie et une petite fille naît. Mais l'argent leur fait toujours un peu défaut: il faut dire que le couple aime bien manger, recevoir, servir et faire la fête et de temps en temps, boire un verre à L'Assommoir, le bar du père Colombe. Lorsque Coupeau fait une grave chute d'un toit, il ne peut reprendre son travail, et fréquente le bar de plus en plus souvent. Gervaise peine alors à joindre les deux bouts et supporte de moins en moins les excès de son mari.

Je suis entrée très vite dans ce roman, qui commence par une mémorable bagarre entre la blanchisseuse et la supposée maîtresse de son mari: un vrai combat de coq en jupon. On prend vite en affection cette brave fille, mise enceinte à quatorze ans sans avoir jamais été épousée, aux ambitions si modeste et qui illustre pleinement l'adage "Trop bonne, trop...". Car Gervaise passe son temps à se laisser faire. Et dès qu'elle est en ménage, elle se laisse mener, et le rythme du roman devient lent, lent... Il ne se passe rien, on s'ennuie profondément, et les années passent. Autour de Gervaise gravitent des personnages très zolien mais bien fades, tels Goujet le forgeron, amoureux d'elle mais auquel elle ne cèdera pas. Et elle finit par agacer, cette Gervaise, qui accepte un mari qui vomit partout tant il boit, qui est pleine de complaisance envers un amant qui l'a abandonné, qui ne voit pas où sont les seuls personnages bons de cette histoire. Et puis environ au dernier quart du roman, l'intérêt revient. J'ai beaucoup aimé le personnage de Nana, la petite fille, que l'on retrouvera bientôt dans le roman qui lui est consacré. L'enfant déjà impertinente à la base, lassée de voir boire son père, puis sa mère, qui allume tout le quartier, profite de sa beauté et de sa jeunesse, a apporté un peu de piquant dans le roman, tout comme la lente folie de Coupeau complètement rongé par l'absinthe qu'il avale à longueur de journée.

La Note de Mélu:

Bon début, bonne fin. Mais le style épique avec lequel Zola décrit les métiers ouvriers n'a pas la verve de Germinal. Dommage.

15/20

Comments

[Astrid]

J'ai adoré ce livre mais je n'ai pas encore lu "Germinal" car je les lit dans l'ordre.

[Christine]

Je l'ai lu il y a bien longtemps et je n'en ai pas conservé un mauvais souvenir, bien au contraire, et j'aimerais bien le relire

[Astrid]

Mon fils devait le lire en première et sa réaction au bout de quelques pages "l'assommoir est assommant" moi par contre j'ai bien aimé mais il y a très longtemps que je l'ai lu.

[camille]

je l'ai lu en seconde, mais clairement je m'étais ennuyée!