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Ma bouquinerie
21 mars 2011

B.A.Ba: la vie sans savoir lire

ba_ba_guillotL'auteur: Bertrand Guillot est un écrivain français.

Le livre: Bertrand,  narrateur de ce livre, culpabilise un peu de ne rien faire pour les autres. Lorsqu'il entend parler d'un centre social qui recherche toujours des bénévoles pour apprendre à lire à des adultes, il se dit que c'est l'occasion d'arrêter de ne penser qu'à sa petite personne. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le voilà face à son "groupe", tous avide d'apprendre. "Tu sais lire, non? Alors tu leur apprends. B.A Ba, quoi.". Voilà toute la méthode qu'on lui donne. Mais ce n'est pas si simple: tous ses "élèves" travaillent, ont d'ailleurs souvent eu une vie bien remplie, ne viennent au cours que si leur emploi du temps, leur travail, leur vie de famille le leur permet. Ils ne veulent pas savoir lire pour lire, mais pour pouvoir s'en sortir seul: reconnaître les stations de métro, savoir combien ils doivent payer en recevant une facture. Oui, mais l'association d'une consonne et d'une voyelle en syllabe, puis de syllabes en mot est déjà pour eux un mur infranchissable. Alors que faire? Leur apprendre à déchiffrer? Leur faire reconnaître des mots courants?

Loin de dénoncer quoi que ce soit, ce livre constate. Il constate d'abord à quel point savoir lire et écrire peut nous sembler naturel, comme de respirer, à quel point le monde dans lequel on vit est construit sur cet acquis, et à quel point il handicape ceux qui n'en sont pas capable. J'ai été surprise de me rendre compte que la lecture permettait de différencier une facture d'une publicité par exemple. Jamais je n'y aurai pensé. Avec beaucoup d'humour, l'auteur nous amène à reconsidérer nos certitudes et nos évidences, en nous invitant à essayer de définir clairement des notions comme l'apostrophe. Il en profite au passage pour épingler les difficultés de lecture de la langue française, comme les mots qui se terminent en -er, qu'on doit prononcer "é", sauf dans cher, et puis dans fer... J'ai eu le soulagement de constater que la solitude du professeur débutant est la chose la plus partagée et que la pédagogie est un grand mot bien vide de sens. Quand à ses "élèves", souvent d'origine étrangère, ils ne se caractérisent que par une chose: leur volonté d'apprendre à lire et à écrire le français pour avoir un travail sûr, fonder une famille stable... Tout comme n'importe quel français, en fait.

La Note de Mélu:

Note_4

J'ai été très touchée par cette lecture et je remercie Mathilde et les Editions Rue Fromentin pour ce livre!

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Commentaires
A
Je le lirai peut-être un jour mais rien n'est moins certain
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A
Nos avis se rejoignent :)
Répondre
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