Le Jeu du bouton - Richard Matheson

L'auteur: Richard Matheson a déjà fait quelques apparitions sur le blog. Retrouvez-le ici.

Le livre: Un matin, monsieur et madame Lewis trouvent sur le pas de leur porte un colis contenant une boite surmontée d'un gros bouton rouge. Quelques heures plus tard, monsieur Steward sonne à leur porte. Un curieux accord leur est proposé: s'ils appuient sur le bouton, quelqu'un qu'ils ne connaissent pas mourra, et ils toucheront cinquante mille dollars. Arthur Lewis s'empresse de le mettre à la porte et de réduire la carte de visite en miette. Norma reste perplexe.
Très courte, la nouvelle commence très vite. Toute l'intrigue est réduite à cela: vont-ils ou non appuyer sur le bouton? Quelqu'un va-t-il réellement mourir s'ils le font? Et si oui, qui? Haletante en quelques pages, sans effusion de sang ni la moindre violence, ce court texte est bouleversant. L'énormité de la proposition rend l'hésitation des personnages tout à fait compréhensible, et la chute de la nouvelle est une véritable claque qui comporte sa part de réflexion sur l'humanité. Court, mais intense et très marquant, ce petit texte et à lire, et comme je suis sympa, je vous indique même où: cliquez ici!
Titre original : Button, button (traduit de l'anglais)

Le film: en 2009, le réalisateur Richard Kelly adapte la nouvelle de Matheson sous le titre The Box, en y apportant néanmoins certaines modifications. Il commence par enrichir l'histoire familiale des Lewis. Ainsi ils ont un fils, des métiers, un passé. Norma Lewis est incarnée par une Cameron Diaz surprenante, loin de la blonde écervelée qui a fait sa popularité. Elle est grave et pleine de sincérité, juste un peu trop larmoyante à mon goût. Handicapée à cause d'une erreur médicale dans sa jeunesse, cette jeune mère se saigne aux quatre veines pour offrir une école privée à son fils. Quant à son mari, Arthur Lewis, c'est James Mardsen qui lui prête ses traits, et il devient un employé de la Nasa un peu gauche qui voit un poste en or lui passer sous le nez. Ainsi complexifiée, l'histoire familiale justifie pleinement l'hésitation devant la promesse d'une somme qui a été montée à un million de dollars. Les personnages sont donc tous très réussis, y compris M. Steward lui-même (Frank Langella) dont le rôle a été particulièrement augmenté. En effet, là où la nouvelle s'arrête sur les conséquences immédiates de la décision des Lewis d'appuyer ou non sur le bouton, le film en propose toute une organisation visant à tester les humains, visiblement orchestrée par une conscience supérieure qui oscille entre la divinité et les extra-terrestre. Là est la faiblesse du film: on ne reste pas franchement convaincu par ce mélange de mysticisme et de science-fiction, et c'est dommage, parce que parallèlement, des ajouts judicieux ont été apportés, notamment sur la manière dont sont choisis les gens qui doivent mourir lorsqu'on appuie sur le bouton. J'ai donc apprécié ce film même si j'ai dû accepter de ne pas tout comprendre et de passer par-dessus quelques aspects franchement douteux voire ridicules. Cela reste une adaptation très intéressante.

Et avec cette vingtième critique, je clos sur le fil ma participation au Challenge Lunette noire sur page blanche qui m'a occupé pendant toute l'année 2010. Cliquez sur le logo ci-dessous pour retrouver le récap'!

Comments

[Miss Babooshka]

Bravo pour le challenge !

Pour The Box, j'avais fait un article mais en 2009 : http://coffeehomeground.hautetfort.com/archive/2009/11/10/the-box.html
Interessant de voir un autre avis en tout cas.

[Allie]

Le livre semble mieux que le film d'après ce que je vois! Je ne savais pas que c'était adapté d'une nouvelle. J'ai détesté le film... j'ai trouvé que c'était bizarre et confus... peut-être que je tenterai le livre!

[Lili Galipette]

J'ai ri devant ce film... totalement incompréhensible...
Bravo pour ce challenge!!