L'homme du Wavel
Réhabilitation d'un ancien article pour une occasion spéciale: ce roman paru en 2001 a reçu en août dernier le premier prix du roman au Salon du livre d'Allevard. Pour l'occasion, je l'ai relu pour vous en fournir un article plus complet et plus récent, et je le rappelle à votre bon souvenir.
L'auteur: Geneviève Convain est un écrivain qui me tient
particulièrement à coeur. Je l'ai rencontrée (oui, oui)
il y a bien longtemps, pour la première fois lors d'un salon du livre à
Voiron, ma petite ville d'origine, au coeur de la Chartreuse. Nous nous
sommes croisées plusieurs fois depuis, à ce même salon du livre, où je
venais lui faire dédicacer ses nouveaux romans que j'achetais l'un
après l'autre. J'ai récemment repris contact afin de lui commander ses
deux derniers livres, de la poésie cette fois, et elle m'a a nouveau
offert ses chaleureuses dédicaces. Son dernier roman paraîtra début novembre! Pour plus d'informations, je vous renvoie à son site internet, là.
Le livre: D'un côté, il y a Marine, jeune professeure réservée et rêveuse. De l'autre, il y a Sam, qui aimerait bien vivre de sa photographie d'art, mais qui doit se contenter de photographier des mariages et de vendre des pellicules. Une des photographies de Sam va les rassembler: une vue de la baie du Mont Saint-Michel, sur laquelle apparaît et disparaît une étrange tache: un oiseau? Un homme? Peu à peu, les deux jeunes gens se rapprochent et s'apprivoisent, mais la tache les hante. Marine surtout: des rêves étranges et des manuscrits transmis par son père la persuadent que cette rencontre n'est pas un hasard et que la tache a quelque chose à leur révéler.
Touchant et efficace, ce roman nous entraîne au coeur des êtres
humains: autour de Marine et Sam, c'est une rimbambelle de personnages très familiers, presque communs, mais dont les drames personnels s'affichent avec pudeur et vérité. La sensibilité qui s'en dégage est parfois dérangeante tant
elle tombe juste. Je me suis surprise à vibrer avec ces personnages qui découvrent leur amour en même temps qu'ils accomplissent un véritable chemin initiatique pour les réconcilier avec eux-mêmes. Les fils de l'intrigue se mettent en place et se
tissent avec facilité et fluidité, et ce roman multiple nous emmène de la découverte de soi aux vieilles légendes d'Europe centrale, en passant par un fantastique plus poétique que surnaturel. Mais une autre raison pour laquelle
j'aime ce roman est la manière dont il s'ancre dans ma Chartreuse
natale: les descriptions de Grenoble, les sensations de ma chère
montagne,sont autant d'émerveillement, là encore, tant ils me semble
justes. L'espace d'une lecture, j'ai parcouru Grenoble du cours Berriat à la place aux Herbes, j'ai revécu les vieilles histoires du lac de Paladru, j'ai entendu passer les tram et j'ai vu se dresser les sapins. Un pur moment de nostalgie.