Les Noces barbares - Yann Queffélec
L’auteur: Yann Queffélec (né en 1949) est un écrivain français plutôt prolixe. Il début sa carrière dans les années 1980. Les Noces barbares a reçu le prix Goncourt en 1985.
Le livre: Nicole a quatorze ans lorsqu’elle tombe enceinte, violée par Will, un soldat américain dont elle était tombée amoureuse, et deux de ses camarades. L’enfant s’appelle Ludovic: elle le hait, il lui renvoie sa honte en plein visage et les yeux de son père dont il a hérité. Caché dans le grenier de ses grand-parents, sans éducation, sans parole, sans amour, vivant comme un animal, presque sans nourriture, Ludo grandit. De temps en temps, une amie de sa mère, Nanette, vient s’occuper de l’enfant. Mais celui-ci recherche à tâtons l’amour d’une mère qui le rejette de toutes ses forces.
J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le livre. D’abord parce que j’ai eu l’impression que l’auteur en faisait trop: trop dans le lugubre, trop dans la violence, trop dans le sale, trop dans la déchéance, trop dans le pathétique et le misérabilisme. A force, ça fait franchement cliché, voire pas crédible du tout. J’ai persévéré et j’ai fini par m’attacher à ce petit garçon qui fait son apprentissage seul. J’ai fini par trouver de la profondeur dans les personnages du beau-père et du demi-frère, qui avec tous leurs défauts tentent de réintégrer Ludo au monde dans lequel il n’aurait jamais dû naître. J’ai donc lu ce livre avec intérêt, mais sans grandes émotions, volontiers mais sans être transporté. Jalonné de fous, de personnalités déviantes et perturbées, ce roman semble construit pour que le lecteur soit en permanence en train de chercher un sens. Trop de psychanalyse mise en avant m’a un peu déçue: les personnages sont à interpréter, à décoder, du début à la fin. Du coup, ils ne m’ont pas conquise. Je n’ai rien contre les romans qui font réfléchir, mais là, j’ai eu l’impression que c’était l’unique finalité. Un peu de spontanéité, de poésie, d’art pour l’art, d’espoir peut-être… m’aurait fait plaisir.
Je remercie très chaleureusement Maggie, qui e eu la gentillesse de m’envoyer ce livre.