Le luthier de Venise
L’auteur: Claude Clément est née à Marrakech et écrit des livres pour la jeunesse, passionnée par la relation entre le texte et l’image.
L’illustrateur: Vous le connaissez, puisque j’ai déjà parlé d’un de ses albums, que vous retrouverez en cliquant ici. Frédéric Clément est aussi à l’origine de la conception de cet album, qui figure d'ailleurs sur les listes recommandées par l'éducation nationale pour l'enseignement primaire mais aussi pour la classe de 6ème.
Le livre: A Venise, un luthier tient une petite boutique. Elle donne d’un côté sur le canal, de l’autre sur une cour au milieu de laquelle trône un arbre magnifique, et où des kyrielles d’oiseaux se retrouvent et répandent une musique merveilleuse. Mais un jour, l’arbre meurt. Triste, le luthier décide d’en faire un violoncelle, le plus beau de tous les violoncelles qu’il ait jamais créé. Mais qui fera chanter le violoncelle? Justement, le carnaval de Venise va commencer, et les artistes affluent…
Comment vous décrire l’impression que m’a laissée ce conte? Les planches de Frédéric Clément m’intriguent et me transportent. L’histoire en elle-même, qui relie la nature, l’artisan, l’artiste et l’instrument, est un hymne à la création. L’univers vénitien, entre masque et paillettes, est rendue bien terne par les pastels bruns que l’artiste utilise pour tracer l’univers du luthier: peut-être parce que justement, les paillettes et les plumes ne sont qu’artifice. Les masques sont figés, froids, étranges bien que festifs. L’eau du canal charrie les feuilles mortes et les pages blanches, se confond avec les robes de bal, enlise doucement les gondoles échouées. C’est un univers vertigineux, où les violons se multiplient et où les gondoles s’envolent pour rejoindre les myriades d’oiseaux. Et chaque page est accompagnée de plusieurs vignettes, petit rien, petit détail plein de sens, et d’une phrase en italien qui nous ramène dans cette Venise intemporelle.
Je ne peux résister à l’envie de vous livrer quelques images de cet album qui a déclenché chez moi cet engouement pour cet artiste.