Atala - René
L’auteur: François-René de Chateaubriand (1768-1848) est un modèle du romantisme français, celui qui a inspiré Victor Hugo himself. Grand voyageur et engagé en politique, il est aussi connu pour son oeuvre autobiographique Les Mémoires d’outre-tombe qui constituent une mine de renseignements historiques.
Le livre: Comme ce livre est constitué de deux courts romans, traitons-les l’un après l’autre.
Atala
En Louisiane, sur les rives du Meschacébé, l’indient Chactas raconte son histoire à son hôte René. Fils adoptif d’un Chrétien nommé Lopez, il exprime le souhait de retourner parmi les peuples de son origine. Lopez ne l’en empêche pas, mais Chactas est vite fait prisonnier par une tribu indienne. Il est secouru par Atala, une indienne à qui sa mère a fourni une éducation chrétienne, et dont il tombe fou amoureux.
Très court, ce roman m’a paru pourtant long. Le ton ampoulé et lourd de Chateaubriand ne m’a pas séduit, car pour moi il ne colle pas à toutes les situations: allez vous extasier avec le souffle romantique lorsque vous êtes prisonnier d’indiens qui veulent votre peau! Néanmoins, la fin a réussi à me surprendre et à me toucher: Atala et Chactas, mariés par le père Aubry rencontré dans la forêt, ne peuvent pas s’aimer car Atala cache un lourd passé. Bon c’est vrai que ça reste cliché et artificiel, mais l’effet est réussi.
René
Accueilli par la tribu des Natchez et l’indien Chactas (vous le reconnaissez?), René raconte à son tour son histoire. Dégoûté du monde dans lequel il vit, torturé d’avoir causé la mort de sa mère en naissant, bouleversé par la perte de son père, il erre dans la forêt à l’écart des hommes sans trouver de consolation. Décidé à en finir avec la vie, il en est empêché par sa sœur Amélie, qui lui apporte tendresse et réconfort. Mais celle-ci dépérit d’un mal étrange, et le quitte brusquement pour se retirer dans un couvent…
Là encore, c’est court, et il n’y a pas grand-chose à raconter, question péripéties. Pour cette fois, le ton languissant, long, de Chateaubriand s’accorde parfaitement avec la longue, lancinante plainte perpétuelle de René qui souffre sans qu’on parvienne à comprendre exactement pourquoi. J’avoue ne pas avoir tout bien saisi: ni le mal de René ni celui de sa sœur. En revanche, j’ai été réconciliée avec le livre, rien que pour l’intervention finale de Chactas: il est le seul à mettre les points sur les i dans cette histoire.
Pour conclure, je crois que j’en ai fini avec Chateaubriand. Pour le romantisme, vous me retrouverez donc dans Dumas, Stendhal ou Hugo. Bien plus prenant, pour moi.