L'écume des jours
L’auteur: Boris Vian (1920-1959) est écrivain, parolier, chanteur, poète. Populaire, passionné de jazz, il a connu un grand succès notamment pendant les événements de mai 1968. Mais de son vivant, ses écrits seront très controversés, qu’il s’agisse de ses romans ou de sa célèbre chanson Le déserteur.
Le livre: Colin veut tomber amoureux. Il rencontre Chloé, si jolie. Ils dansent. Ils se marient. Ils s’aiment. Autour d’eux évoluent des personnages attachants et hauts en couleurs, comme Chick, tellement fanatique du philosophe Jean-Sol Partre qu’il ne garde plus assez d’argent pour épouser Alise, ou comme Nicolas le cordon bleu. Mais Chloé tombe malade: un nénuphar pousse dans son poumon. Elle tousse toujours plus. Colin s’épuise au travail pour lui acheter les bouquets de fleur qui peut-être lui sauveront la vie.
Il faut s’habituer à la prose métaphorique de Boris Vian. Mais passé cela, ce livre est un petit bijou. Il regorge d’inventivité, comme ce piano-cocktail que j’aimerai bien avoir chez moi. La musicalité de chaque phrase, les images presque surréalistes convoqué dans chaque décor, les mots-valises au pouvoir évocateur puissants… Ce roman est celui de la poésie qui n’arrive pas à cacher le drame qui se joue, mais qui parvient à le transfigurer. On passe du conte au roman social sans heurts. J’en ai été émerveillée, charmée. Mon seul regret: le manque de profondeur du personnage de Chloé. Elle est volontairement éthérée, mais je l’aurais aimée un peu plus consistante.