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Ma bouquinerie
23 octobre 2009

Le Voyage d'hiver

le_voyage_d_hiverL'auteur: Amélie Nothomb (née en 1967) a déjà été présentée il y a quelques temps dans cet article-là. Approfondissons quand même un peu: cette auteure plus que prolixe compte aussi ses détracteurs, qui lui reprochent notamment sa célébrité, son image médiatique et sa production étonnamment importante (un roman par an, quand même...).

Le livre: Zoïle rencontre Astrolabe. Aucun doute possible: c'est la femme de sa vie. Mais Astrolabe consacre la sienne (de vie) à prendre soin d'Aliénor, une romancière atteinte d'une forme particulière d'autisme, dont elle est l'agent et l'aide permanente. Impossible pour Zoïle d'être seul avec la dame de ses pensées. Et c'est probablement cela qui explique pourquoi il s'apprête à détourner un avion pour le jeter sur la Tour Eiffel, ainsi qu'il le raconte dans ce cahier qu'il remplit en attendant l'heure de son vol.
Une très mauvaise première impression. D'abord, ce portrait de l'auteur sur la couverture: c'est vrai qu'elle est énervante, Amélie, à se mettre en scène sans arrêt. Ensuite, cette tendance à psychologiser tout le temps, partout et sur n'importe quoi. Et puis finalement, de bonnes surprises: une sacré dose d'autodérision lorsque le narrateur dit détester ces auteurs qui collent en gros plan leur photo sur la couverture de leurs livres. Et puis cette psychologie qui finalement mènent à de belles absurdités autant qu'à des grandes idées. Et puis toutes les dernières pages, qui racontent avec une tension savamment dosée, les derniers moments du terroriste avant de monter à bord, lui-même étant un avatar absurde des  attentats du 11 septembre 2001. Donc finalement, même si on reste sur sa faim et sur ses attentes, même si il faut quand même admettre qu'elle n'a pas écrit grand-chose, ni en quantité ni en profondeur, il y a du bon dans ce roman. Qui, en mettant en scène un personnage de romancière si marginale, propose aussi une réflexion sur l'écriture autant que sur l'amour.
objectif_pal

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Commentaires
M
@ Jean Vigne: en effet, le rapport quantité-prix fait un peu grincer des dents, on paye davantage le nom de l'auteur que les bons moments de lecture pour le coup.
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J
Lorsque j'ai vu ce titre pour la première fois à la Fnac, j'ai cru halluciner. Plus de 15 euros pour 120 pages. je peux comprendre chez un petit éditeur, mais chez Albin Michel, c'est profité de l'effet de mode. J'ai donc pu l'emprunter à la bibliothèque en me disant, à ce prix là, si la quantité n'y est pas, la qualité doit être au top. Ma foi... certes, Amélie maîtrise son écriture tout comme ses personnages, toujours complexes. Maintenant, ce bel apparat ne suffit pas pour en faire un grand livre. J'ai l'impression qu'Amélie était essoufflée avant même d'écrire la première ligne et finalement, cette fin inattendue est la vraie (et seule ?) bonne surprise, à mon sens. Un bon moment de lecture (heureusement qu'il ne fait que 120 pages), sans plus.
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M
Ce livre ne fait décidément pas l'unanimité. Je n'ai rien de particulier contre la couverture, simplement qu'à la longue, toutes les couvertures de Nothomb finissent par se ressembler.
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N
Contrairement à toi j'aime bien la couv, mais pas le reste, franchement bâclé. C'était une bonne idée, un attentat en avion, mais elle est sous-exploitée au profit de la soporifique histoire d'amour du personnage principal. On s'ennuie, aussi. Franchement, quelle déception.
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M
Plus ça va, moins je suis séduite aussi. J'avais apprécié le décalage de "Stupeur et tremblement" et l'idée de fond de "Péplum". Mais celui-là manque cruellement de ce grain de folie. En plus, c'est un livre léger (lu en une heure et demie, à peine 120 pages) donc je rejoins certaines critiques disant que c'est du vite fait. On surfe sur le succès de la demoiselle. Et puis, le livre était un cadeau de ma maman...
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