Vampires (The Vampire Diaries)
L’auteur : Lisa Jane Smith est un écrivain américain qui publie ses premiers romans en 1987. On réédite aujourd’hui ses œuvres en profitant du phénomène commercial Twilight, mais elle a écrit une série sur le vampirisme plus de quinze ans auparavant, série dont les derniers tomes, qui constituent une série parallèle, sont en cours d’écriture. Comme quoi Meyer n’a rien inventé.
Le livre : Elena Gilbert est la reine du lycée de
Fell’s Church, belle et fière. Lorsqu’arrive Stefan Salvatore, qui attise les
convoitises de toutes les filles mais les accueille avec une froide
indifférence, Elena n’a plus qu’une idée en tête : le séduire à tout prix.
Mais Stefan cache un lourd passé : dans l’Italie du XVème siècle, il a été
transformé en vampire par la femme qu’il aimait, et avec qui Elena présente une
ressemblance troublante. Mais cette femme était aussi aimée de Damon, le frère
de Stefan, transformé en vampire lui aussi, et qui n’a aucun scrupule à tuer
pour parvenir à ses fins. Et il a jeté son dévolu sur Elena.
La série est en quatre tomes, mais l’on sent qu’à l’origine, il s’agissait d’une trilogie. L’histoire d’amour tourne vite à la romance à l’eau de rose et la série ne présenterait pas grand intérêt si l’on devait s’en tenir là. Au début de l'histoire, Elena est une vraie peste. Damon est à la fois diabolique et tout à fait savoureux, avec une dérision et une désinvolture très appréciables. C’est un des ces vampires cyniques qui rappellent les Lestat et autres Spike. Mais ce que j’ai préféré dans cette série, c’est l’ambiance. Depuis les séances de divination jusqu’aux rêves prémonitoires, l’univers occulte est particulièrement soigné. L’action est soutenue, l’univers créé est très cohérent. C’est une fiction très efficace qui exploite à merveille les possibilités d’un univers fantastique noir.
Titre original: The Vampire Diaries. Tome 1: La Naissance ( The Awakening) Tome 2: Princesse des ténèbres (The Struggle) Tome 3: La furie (The Fury) Tome 4: Réunion macabre (Dark reunion)
Pour votre culture, voici les nouvelles couvertures de ce roman, chacun réunissant deux tomes de l'ancienne version.
La série: adaptée en 2009 par Julie Plec et Kevin Williamson, avec dans les rôles titres Nina Dobrev (Elena), Paul Wesley (Stefan) et Ian Somerhalder (Damon), cette série m'a d'abord beaucoup surprise dans les modifications qu'elle fait subir aux personnages. De blonde, reine du lycée et croqueuse de garçons, Elena est devenue une petite brune, fort charmante au demeurant, mais toujours perturbée par la mort récente de ses parents et donc assez sombre. Les frères vampires n'ont plus quatre siècles mais à peine 162 ans (petits joueurs!) et sont morts pendant la guerre de sécession: voilà comment on américanise et appauvrit un concept pourtant original. Quant à Katherine, (la vampire aimée des deux frères dans le passé) elle est d'emblée présentée par Stefan comme une garce manipulatrice, sans doute pour privilégier (et simplifier) l'histoire d'amour entre le vampire et sa brunette.
En revanche, rien n'a été trahi pour le personnage de Damon! L'acteur est parfait, cynique, cruel et sadique à souhait, et on en redemande! C'est d'ailleurs lui qui, en ouvrant un livre d'une certaine Stephenie Meyer, se demande ce qui arrive à Bella puisqu'Edward est un naze, et regrette le temps d'Anne Rice qui, elle au moins, savait de quoi elle parlait. On touche là à l'esprit profond de la série livresque comme télévisuelle: on est dans l'hyperréalisme, le vampire vit au XXIème siècle comme un poisson dans l'eau, sa démesure n'en est que plus imposante, les morsures sont bien réelles, les plaies boursoufflées, les yeux injectés de sang, pas de faux prédateurs, le genre à faire un vrai carnage pour s'essuyer ensuite les coins de la bouche avec un mouchoir immaculé. Et si, comme Edward, notre gentil vampire ne montre pas une canine et se soustrait aux caméras pour chasser dans la forêt, c'est son avatar maléfique de frère qui lui redonne toute sa place en le traquant et en laissant derrière lui des cadavres, pour lui rappeler qu'on n'échappe pas à sa nature. Sans Damon, Stefan est une vraie loque sans intérêt, puisque c'est le seul qui l'oblige à révéler l'ampleur de son personnage. J'attends avec impatience de le voir montrer les crocs, tant cette scène a été préparée sur tous les plans.
PS la photo promo n'est pas terrible, mais je n'ai pas trouvé mieux...